Riyad a mis en suspens les pourparlers de normalisation avec Israël sous l’égide des États-Unis après le massacre mené par le Hamas le 7 octobre.
Par Joshua Marks, JNS
L’Arabie saoudite a décidé de normaliser ses relations avec Israël et débat actuellement du moment de l’annonce, a déclaré lundi à Haaretz un diplomate étranger au courant des détails.
Selon la source citée dans l’article du correspondant diplomatique du quotidien, Jonathan Lis, Riyad discute pour savoir s’il faut faire ce geste dans les semaines à venir ou après l’élection présidentielle américaine de novembre prochain, à l’issue de laquelle soit le démocrate Joe Biden continuera à diriger le pays, soit son challenger républicain Donald Trump reviendra à la Maison Blanche.
« La question est de savoir quand, et la décision sur le calendrier devrait être prise dans les prochains jours », a déclaré le diplomate.
Alors que l’administration Biden fait pression pour lier une voie vers un État palestinien à l’adhésion de l’Arabie saoudite aux accords d’Abraham, la source a déclaré que le royaume n’exigerait que des garanties sur les progrès vers la réalisation de cet objectif en échange de l’établissement de liens diplomatiques avec Jérusalem.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a évoqué les progrès vers une détente Jérusalem-Riyad lors de la réunion spéciale du Forum économique mondial dans la capitale saoudienne lundi, soulignant l’importance d’un État palestinien malgré les propos de l’ancien ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen en août dernier, selon lesquels il ne s’agissait pas d’un obstacle majeur pour le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui a rencontré M. Blinken en marge du sommet.
Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman and I met in Riyadh to discuss efforts to achieve lasting peace and security through greater integration in the Middle East. We will continue to work to prevent the further spread of the conflict. pic.twitter.com/SJI4PGYfVK
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) April 29, 2024
Le gouvernement israélien est opposé à la création d’un État palestinien étant donné le soutien de Ramallah au terrorisme. Des sondages récents montrent qu’une majorité d’Israéliens sont également opposés à un État palestinien.
Plus de la moitié du public israélien s’oppose à la création d’un État palestinien dans le cadre d’un accord qui mettrait fin à la guerre contre le Hamas et normaliserait les relations entre Jérusalem et Riyad, selon une enquête de janvier de l’Institut israélien pour la démocratie.
« Tout d’abord, je pense que le plus grand et le plus efficace des reproches à la fois à l’Iran et au Hamas serait qu’Israël ait des relations normales avec chaque pays de cette région et la réalisation d’un État palestinien. Bien sûr, le Hamas et l’Iran se sont tous deux opposés à une solution à deux États. Donc, presque par définition, y parvenir serait un démenti profond à tout ce qu’ils ont défendu et détruit pendant – depuis de nombreuses années », a déclaré M. Blinken en réponse à une question du président du WEF, Borge Brende, sur scène au Centre de conférence international King Abdul Aziz.
« Deuxièmement, en ce qui concerne la normalisation, écoutez, je ne vais pas parler au nom de nos hôtes ici, sauf pour dire que nous avons fait un travail intense ensemble au cours des derniers mois. Et en fait, bien avant le 7 octobre, c’est sur cela que nous étions concentrés. Et en fait, j’étais censé me rendre dans la région, en Arabie saoudite et en Israël, le 10 octobre, un voyage qui n’a pas eu lieu à cause du 7 octobre, pour me concentrer spécifiquement sur le volet palestinien de tout accord de normalisation, car c’est, comme vous l’avez dit, une composante essentielle.
« Je pense – écoutez, le travail que l’Arabie saoudite et les États-Unis ont fait ensemble en termes de nos propres accords, je pense, est potentiellement très proche de son achèvement. »
« Mais ensuite, pour aller de l’avant avec la normalisation, deux choses seront nécessaires : le calme à Gaza et une voie crédible vers un État palestinien. Donc, dans la mesure où nous terminons notre travail entre nous, alors je pense que ce qui a été une question hypothétique ou théorique devient soudainement réel. Et les gens devront prendre des décisions. »
Riyad a gelé les pourparlers de normalisation israélienne sous l’égide des États-Unis après le massacre mené par le Hamas le 7 octobre dans le nord-ouest du Néguev et au milieu de la guerre qui a suivi à Gaza, mais a maintenu qu’un accord était toujours sur la table.
Dans une interview accordée début avril à la radio-télévision publique israélienne Kan News, une source de la famille royale saoudienne a accusé l’Iran d’avoir fomenté le conflit à Gaza pour saper les progrès vers un accord de normalisation entre Riyad et Jérusalem.
« L’Iran est une nation qui cautionne le terrorisme, et le monde aurait dû la museler bien plus tôt », a déclaré le membre de la famille royale saoudienne.