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mercredi 29 octobre 2008

Le leurre Sarkozy

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Miguel Garroté - Durant sa campagne présidentielle, nous avons soutenu Sarkozy. De mai à octobre 2007, nous avons encore soutenu Sarkozy. Et ce, malgré le fait que d’autres, dans notre famille de pensée, ont cessé de le soutenir en raison de l’épisode Kadhafi, Octobre vert… Fin 2007 et début 2008, nous avons encore et toujours soutenu Sarkozy. Et ce, malgré le fait que de plus en plus de monde, dans notre famille de pensée, avait cessé de le soutenir, entre autre, en raison de l’épisode Carla Disneyland, digne de deux adolescents en quête de succès. Puis, il est vrai, nous avons soutenu Sarkozy de plus en plus modérément.
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Enfin, avec notamment la crise dite financière, Guy Millière, Ivan Rioufol, David Bescond, Drzz, l’Institut Turgot, la majorité des sites et des blogues de droite, conservateurs et néoconservateurs, tant d’autres et moi-même, avons commencé à en avoir par dessus la tête, de voir notre candidat néoconservateur judéochrétien devenir un président étatiste arabopétrophile de plus. Ce n’est pas seulement sa politique actuelle qui irrite au plus haut point. C’est aussi, non pas la légère différence, mais le fossé abyssal séparant, d’une part son discours adressé en période électorale aux catholiques, aux Juifs et aux Israéliens ; et d’autre part, sa gesticulation étatiste face à la crise et face à tout le reste, et à ce propos, encore merci pour les prestations avec Kadhafi et Al-Assad, c’était chiracovillepinien à souhait, en pire…
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Il se trouve qu’à la liste déjà longue des grugés du sarkozysme, liste que j’ai suffisamment énumérée ces derniers jours, s’ajoute une personnalité de plus à ne pas oublier : Claude Reichman. On peut ne pas approuver nos choix. On peut même nous le signifier en toute liberté, avec ou sans excitation. Cela a été fait et refait longuement et avec virulence. C’est bien. Je n’ai pas réagi et je ne réagirai pas. Et pour ce qui me concerne, ça ira comme ça. Car je ne me mets à genoux que devant Dieu. Merci. Cela dit, on peut toujours continuer de désapprouver nos choix et même continuer à nous donner des leçons. Avec le temps, je m’y fais comme je me fais à beaucoup d’autres choses. Je défends la société libre de culture judéochrétienne. Je n’ai pas changé. Plus précisément, ce n’est pas moi qui ai changé… Et puis, je ne suis pas là pour foutre le bazar dans les maisons où je ponds mes articles. Je ne soutiens plus Sarkozy et nous sommes des millions à ne plus le soutenir. Cette réalité, aucune prose, aussi pédagogue se voudrait-elle, ne pourra la modifier. Je ne censurerai pas les sarkozystes. En revanche, je continuerai d’écrire que la révolution néoconservatrice débutera en 2012 si d’ici là un vrai candidat sort du lot. A moins que Sarkozy n’opère un nouveau virage en notre direction. Auquel cas il nous faudra le croire sur ses actes et plus sur ses intentions, toutes sincères qu’elles puissent nous sembler. On ne nous leurrera pas deux fois de suite avec la même singerie.
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Ainsi donc, Claude Reichman, pour
http://claudereichman.com, écrit, le mardi 28 octobre 2008 (début du texte de Reichman) : « Le premier acte de Jacques Chirac après son élection à la présidence de la République en 1995 fut de décréter la mobilisation pour l’emploi et de convoquer à cette fin…les préfets ! Dix ans plus tard, en 2005, aussitôt après sa nomination au poste de premier ministre, Dominique de Villepin décréta lui aussi la mobilisation pour l’emploi et s’en fut, à cette fin, visiter en grand arroi…une agence de l’ANPE ! Trois ans plus tard, en octobre 2008, Nicolas Sarkozy, élu président de la République en 2007, présente son plan de ‘mobilisation pour l’emploi’ en inaugurant Rethel...un ‘pôle emploi’, nouveau nom de l’ANPE mariée à l’Unedic ! Comme le disait le prince de Lampedusa, ‘il faut que tout change pour que rien ne change. Ce qui ne change pas en France, ce sont les hommes de l’Etat, également appelés politiciens ».
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« Comme le jongleur de Notre-Dame qui, pour honorer la Vierge, ne savait qu’effectuer ses meilleures cabrioles, les homme de l’Etat ne savent, pour lutter contre le chômage, qu’effectuer des pitreries devant des personnalités ‘institutionnelles’, qui n’ont jamais obtenu le moindre résultat en la matière, et dans le cadre ô combien exaltant d’organismes étatiques. Pour illustrer ces errements, on apprend aujourd’hui que la chambre de commerce de Bordeaux vient de constituer une cellule anti-crise pour aider les employeurs à y voir plus clair dans le maquis des annonces gouvernementales en faveur de l’emploi. Dix-sept personnes y ont été recrutées. Bonne nouvelle : elles ont déjà répondu à dix appels téléphoniques : Stakhanovisme ! Comme les préfets n’ont jamais pu créer que des emplois de chauffeurs ou de jardiniers, que les ANPE ne savent créer que des emplois de salariés de l’ANPE, et que les chambres de commerce ne peuvent évidemment créer d’emplois qu’à coups d’argent public - un argent arraché aux entreprises - force est de constater que de Chirac à Sarkozy, en passant par Jospin et en y ajoutant tous les autres, les hommes de l’Etat et leurs pseudopodes institutionnels non seulement n’ont jamais su créer d’emplois sains, c’est-à-dire financés par des entrepreneurs pour des clients, mais ont au contraire, en raison du poids insensé des impôts et des charges sociales, empêché les entrepreneurs d’entreprendre et les clients d’acheter ».
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« C’est sans doute en vertu de ces mirobolants résultats que l’on en appelle aujourd’hui…au retour de l’Etat. Les malheureux qui le disent ignorent qu’en France l’Etat n’était jamais parti ! C’est même la raison pour laquelle la crise économique mondiale frappera la France plus durement que beaucoup d’autres pays développés. Une fois l’excès d’endettement international épongé, il faudra reconstruire. Et ce n’est pas l’Etat qui pourra le faire. Si la France veut se rétablir sainement, il lui faudra faire appel à des hommes et à des méthodes qui tiennent l’Etat le plus loin possible des activités économiques, à charge pour lui de se consacrer à ce pourquoi il a été conçu : faire respecter la sécurité et l’état de droit. Bien entendu, cela implique un changement radical des mentalités dans notre pays. Aucun argument n’y parviendra sauf le constat de la faillite de l’ancien – et actuel – système et l’impossibilité de le ressusciter. Alors on pourra enfin entendre la voix de la simple raison et celle de la connaissance des comportements humains. Qui l’une et l’autre nous disent que l’individu ne donne sa pleine mesure que dans une société libre où les règles de la vie en commun sont admises et respectées par tous et en particulier par l’Etat. En attendant, regardons avec autant de sévérité que de pitié les pitres de l’Etat s’agiter sur le devant de la scène et souvenons-nous de cette scène impayable des Branquignols où, répondant au cri général de ‘Il faut faire quelque chose !’, l’excellent comédien pied-noir Robert Castel s’exclamait : ‘Et qu’est-ce que je peux faire moi ? Des merguez !’ » (fin du texte de Reichman).
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