Israël-UE : nouveau chapitre
H. Keinon
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont approuvé un renforcement significatif des relations diplomatiques avec Israël lundi.
Cette décision a été prise à Bruxelles par 27 chefs diplomatiques européens qui se sont rencontrés à l'occasion du Conseil des Affaires générales et des Relations extérieures.
La ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui avait déjà demandé un renforcement des liens il y a plus de 18 mois, a qualifié ce développement de "réussite significative pour la diplomatie israélienne, ouvrant un nouveau chapitre des relations entre les pays européens et l'Etat hébreu."
"Cette nouvelle ouverture reflète en effet coopération accrue entre les deux parties basée sur des valeurs communes des opinions sur le monde similaires", a-t-elle ajouté.
Ce renforcement des liens diplomatiques constitue la première étape d'une série d'amélioration des relations dans les plusieurs domaines, comme le commerce, les transports, l'énergie et la culture.
Cette décision donne la possibilité à Israël de participer à un nombre important de programmes de l'UE auxquels il n'avait pas accès auparavant. L'Etat hébreu et l'Union s'étaient mis d'accord ensemble sur ce renforcement depuis juin dernier.
Cet accord inclut donc les points suivants :
• Une coopération accrue entre le Premier ministre israélien et ses homologues européens.
• Trois rencontres annuelles entre les ministres des Affaires étrangères israélien et européens.
• Des rencontres périodiques entre le directeur-général du ministère des Affaires étrangères de l'Etat hébreu et ses collègues européens.
• Un dialogue continu au niveau professionnel pour parler entre autres des sujets du processus diplomatique, de questions stratégiques, du contreterrorisme.
• Développer les discussions concernant l'antisémitisme et les Droits de l'homme.
• Une assistance européenne pour une meilleure intégration d'Israël aux Nations-Unies.
• La possibilité d'une participation israélienne à certaines missions
04:57 Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont approuvé lundi l'accord de coopération renforcée avec Israël faisant de l'Etat Hébreu, un partenaire majeur de l'Union. (Guysen.International.News)
Par Daniel Rouach et IsraelValley Desk
Rubrique: Europe
Publié le 8 décembre 2008 à 17:34
Avec l’aide essentielle des diplomates français, la diplomatie israélienne a enfin gagné une bataille face à ses opposants en Europe. La bonne nouvelle est tombée ce jour : Israël va avoir rang de partenaire majeur de l’Europe.
Les Israéliens n’avait perdu qu’une bataille face à des parlementaires européens qui ont tenté la semaine dernière lors d’un vote important de trop mélanger politique et coopération technologique.
Le Monde.fr : “Les Européens devaient décider lundi d’intensifier leurs relations avec lsraël, même si certains pays insistent pour pousser préalablement Israël à contribuer au processus de paix et à faire des efforts pour faciliter la vie quotidienne des Palestiniens.
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dont le pays préside l’UE jusque fin décembre, devait proposer à ses partenaires européens réunis à Bruxelles de multiplier les contacts de haut niveau avec Israël, dans le cadre d’un accord entre Israël et l’Union européenne qui devrait être adopté en avril 2009, selon un projet de texte obtenu par l’AFP.
Un premier sommet UE-Israël pourrait ainsi se tenir dans les prochains mois, peut-être dès le premier semestre 2008 sous présidence tchèque de l’UE, a indiqué à quelques journalistes le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg.
Cette coopération renforcée prévoirait trois réunions annuelles UE-Israël au niveau des ministres des Affaires étrangères, et la possibilité pour chaque présidence tournante de l’UE d’inviter un responsable de la diplomatie israélienne à une réunion des ambassadeurs de l’UE sur les questions de sécurité.
L’UE se dit prête aussi à envisager “la possibilité d’inviter Israël à participer aux missions civiles” menées dans le cadre de sa politique de défense et de sécurité, “au cas par cas et lorsque l’intérêt commun s’y prêtera”, et à avoir avec Israël, “au moins une fois par an”, un dialogue informel sur les grandes questions stratégiques”.—
ISRAELVALLEY PLUS NOTRE PRECEDENT ARTICLE Rien de nouveau sous le soleil. Les mauvaises habitudes ont la dent dure. L’Europe a encore une fois démontré son incapacité a résister à la tentation de mélanger coopération scientifique et politique politicienne. Une minorité de députés enragés ont réussi à faire basculer le vote qui devait faire entrer Israël par la grande porte de la coopération technologique et scientifique avec l’Europe.
Les Israéliens n’ont pas compris un élément clé de l’Europe : pour faire avancer ses pions. Israël a besoin d’une équipe de lobbying exceptionnelle. Ceci est loin d’être le cas. Occupés par des disputes politiques en Israël les meilleurs experts et politiques israéliens n’ont pas vu venir. Dommage…
Le Monde.fr : “Le Parlement européen a reporté mercredi un vote prévu sur le renforcement des relations entre l’UE et Israël, afin de sanctionner la politique israélienne envers les Palestiniens, surtout le blocus de la bande de Gaza, selon plusieurs groupes politiques.
Le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, qui avait exhorté mardi les Européens à lier tout renforcement de leur relations avec Israël à des progrès dans le processus de paix, s’est félicité de ce report.
Par cette décision, le Parlement européen “envoie un signal clair: oui à une amélioration des relations entre l’UE et Israël, mais en fonction de l’attitude de ce pays vis-à-vis du processus de paix”, a déclaré le groupe de la Gauche unitaire européen (GUE, communistes) dans un communiqué.
Le président de la GUE, le Français Francis Würtz, a demandé à l’ouverture de la session plénière que le vote du Parlement sur cette proposition soit reportée jusqu’au jour où Israël aura donné des “signes sérieux de bonne volonté traduits par des résultats tangibles sur le terrain”.
Une proposition soutenue par les Verts et les socialistes et adoptée en séance plénière, dans un hémicycle très clairsemé.
“Le blocus de Gaza, loin d’affaiblir le Hamas, le radicalise, et il fait peser des souffrances intolérables sur des innocents qui pour moitié d’ailleurs ont voté Fatah aux élections de 2OO6”, a expliqué la socialiste Véronique De Keyser.
La commission des Affaires étrangères avait pourtant recommandé au Parlement de soutenir la proposition des 27 d’autoriser Israël à participer à la plupart des programmes communautaires (protection des consommateurs, innovation et compétitivité, culture, recherche…).
“C’était un signe positif vers Israël, mais l’opportunité politique actuelle, vue l’aggravation de la situation à Gaza, nous a obligés à reporter le vote”, a expliqué Mme De Keyser.
Dans un communiqué publié à Ramallah, Salam Fayyad a salué le report estimant que le Parlement européen “montre ainsi son attachement au droit international et à un règlement basé sur deux Etats”, Israël et la Palestine.
Selon lui, un tel règlement est “mis en réel péril par l’intensification de la colonisation israélienne en violation de la loi internationale et des termes de référence du processus de paix”.
M. Fayyad a aussi rappelé “les violations israéliennes des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, notamment le blocus imposé à la bande de Gaza”.
Lundi, M. Fayyad avait exprimé sa “profonde inquiétude” quant à un possible renforcement des relations entre Israël et l’UE, lors d’une rencontre avec des diplomates européens.
“Je leur ai dit que, étant donné qu’Israël a violé tous ses engagements, notamment en matière de droits de l’Homme, les pays de l’UE devraient attendre avant de relever le niveau de représentation d’Israël à l’UE”, a-t-il dit mardi à la presse.
Il a relevé que la situation sur le terrain dans les territoires palestiniens ne s’était pas améliorée depuis le 16 juin, date à laquelle l’UE avait lancé des négociations avec Israël pour renforcer leurs relations”.—