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22 janvier 2011

Juifs et Musulmans : des pistes pour le dialogue. Stéphane Amar sera mon invité le 30 janvier

Le journaliste Stéphane Amar

Nous allons poursuivre dimanche prochain l'entretien que nous avions commencé avec Stéphane Amar lors de la précédente émission. Nous parlerons donc à nouveau de son ouvrage intitulé "Les meilleurs ennemis du monde" (Editions Denoël), et comme je l'ai déjà dit ce livre est vraiment une bouffée d'oxygène pour ceux qui désespèrent d'une paix entre Israéliens et Palestiniens. La dernière fois, nous avons surtout parlé des relations entre Juifs et Arabes en Israël, entre Israéliens et Palestiniens, hier à Gaza, aujourd'hui à Jérusalem ou en Cisjordanie ;  et nous allons élargir la réflexion en parlant aussi des relations entre Juifs et Musulmans en dehors de la Terre Sainte, et en voyant des exemples de dialogues absolument surprenants, qu'ils soient menés sur un plan religieux ou autre.
Parmi les questions que je poserai à Stéphane Amar :
- Israël vient de vivre des moments tragiques avec le terrible incendie sur le mont Carmel qui a révélé aussi, hélas, la terrible impréparation du pays face à de tels évènements. Or en examinant les réactions d'amis israéliens, j'ai été frappé d'entendre deux types de discours très différents : d'une part, certains ont souligné que plusieurs pays musulmans voisins avaient envoyé de l'aide pour combattre l'incendie ; par contre, beaucoup d'autres ont tout de suite montré du doigt les Arabes du pays en disant que c'était un méga-attentat, et le fait est qu'il y a eu des départs de feu criminels aux environs de Jérusalem, même s'ils ont été rapidement traités : quelle est l'opinion dominante suite à ce drame ?
- Un des chapitres les plus surprenants du livre est celui consacré au Rabbin Frouman : ce Rabbin est assez incroyable, ce n'est pas un libéral gauchisant venu d'un pays Occidental, il est même tout à fait orthodoxe et en plus, il vit à Tekoa dans une implantation de Judée : et pourtant, il a eu plusieurs rencontres avec des dirigeants du Hamas, il a même rencontré le Cheikh Yassine à Gaza en 1997, alors qu'il venait d'être libéré par Israël : dans quelles circonstances ont eu lieu ces contacts ? Et que signifient ces échanges, alors que les dirigeants islamistes de Gaza rappellent sans arrêt leur souhait de détruire Israël, tandis que Frouman lui-même présente les implantations non pas comme un obstacle à la Paix, mais plutôt comme un atout, et n'est pas du tout en faveur d'un état palestinien ?
- Qui, au niveau du Rabbinat, soutient le dialogue interreligieux en Israël et dans le Monde ? En France ou aux Etats-Unis, on a l'impression que ce sont plutôt les Libéraux qui sont en pointe dans cette démarche, et les Orthodoxes plutôt contre. Comment se prononcent à ce sujet les partis politiques religieux, on a l'impression que les Sionistes partisans "du Grand Israël" ou les Séfarades du Shass ou les Ashkénazes sont tout à fait hostiles ?
- Le livre consacre un long chapitre au Cheikh Abd Ul Hadi Palazzi, qui dirige l'Institut Islamique de Rome. Alors c'est un personnage tout à fait étonnant, car il s'est fait le porte-parole d'un "sionisme musulman", ce qui semble tout à fait loufoque alors même que le Coran est quotidiennement invoqué dans le "Jihad" contre Israël, et cela dans les propagandes du Hezbollah libanais, du Hamas palestinien, d'Al-Qaïda et même de tous les partis politiques arabes de tendance salafiste. Qui est-il d'abord ? Quelle est son audience réelle, j'avais l'impression qu' il n'était pas du tout représentatif ? Mais surtout sur quoi repose son argumentation ?
- Votre ouvrage livre évoque aussi des personnages historiques, comme Haïm Weizmann grande figure du mouvement sioniste au moment de la déclaration  Balfour, et Fayçal Ibn Hussein le chef du Mouvement national arabe, qui devait chasser les Ottomans de la région et devenir le premier Roi de Transjordanie : ils ont signé un accord incroyable en 1919, prévoyant le partage de la Palestine de l'époque en deux états, juif et arabe ... et pourtant, presque un siècle après, rien n'est encore réglé. Alors pourquoi ? Pourquoi si vite, dans les années 20 et 30, le nationalisme arabe va-t-il s'opposer si violemment au Sionisme - même s' il y a eu des intellectuels palestiniens, syriens, libanais favorables à un accord ?

J'espère que vous serez nombreux à suivre la deuxième partie de cet entretien passionnant !

J.C