Combien d’encre a coulé pour établir les grands principes éducatifs ?

Combien de nuits blanches, combien de rides sur le visage pour atteindre ce but ?

Personne ne peut faire le bilan !

C’est le vœu de centaines de personnes qui demandent et chantent avec ferveur : « Donne-moi le mérite d’élever… ».

« Comment procéder ? » est la question qui se lit sur les lèvres des meilleurs pédagogues. Même s’il n’existe pas une seule et unique réponse, tous s’accordent à dire que l’éducation a deux facettes : intérieure et extérieure.

Il y a d’une part l’intériorisation dans l’âme de l’enfant qui est un processus naturel et d’autre part, les principes que ses parents et professeurs lui enseignent en fonction de son degré de compréhension.

Des dizaines de conférences, même les plus élaborées, ne remplacent pas un ressenti personnel qui est lié directement au subconscient de l’enfant.

Le côté intérieur de l’éducation comprend tout ce que l’enfant voit, entend et apprend.

C’est ce que nos Sages, de mémoire bénie, nous ont révélé (Traité Bérakhot 63a) : « Celui qui assiste au dénigrement de la Sotah doit se priver de vin. » (car l’égarement dont elle est soupçonnée a peut-être été entrainé par le vin)

 

Ce spectacle en soi cause des dégâts sur l’individu, à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’images interdites ou des paroles non conformes qui ternissent la pureté de l’âme.

A l’inverse, quand l’enfant entend un discours de Torah et de sainteté, celui-ci influe sur son âme et le purifie, même s’il n’en saisit pas tous les tenants et aboutissants.

C’est la raison de cette ancienne habitude de commencer par enseigner aux enfants les Korbanot, comme il est écrit dans Midrach Tan’houma : « Ceux qui sont purs étudient des thèmes purs. » L’enfant ne comprend pas le sens des offrandes et la signification de la Ché’hita, mais le fait de s’intéresser à ces sujets l’initie à la sainteté.

 

Dans un Talmud Torah, les Rabbanim arrivèrent à la conclusion qu’il était inutile d’enseigner les deux premières Parachiot de la Genèse, car l’enfant ne peut pas intégrer la profondeur de ces passages et n’en a qu’une perception superficielle, compréhension qui s’affinera au fil du temps.

Ils voulurent débuter leur apprentissage par la Paracha de Lekh Lékha, riche en histoires et plus à la portée des élèves.

Lorsque notre maître, le Rav Chakh eut vent de l’affaire, il convoqua le corps enseignant et lui dit :

« Le peuple d’Israël a toujours débuté l’enseignement aux petits par Béréchit, même s’ils n’ont pas l’accès au sens caché. Ces Parachiot nourrissent leur âme de confiance en D.ieu, le Créateur du monde. »