Pour qu'un jeune couple se forme de façon équilibrée et stable, il est absolument indispensable que lui, aussi bien qu'elle, connaissent « les règles du jeu ». Et quelles sont-elles ?

Un homme n'est pas une femme, un mari n'est pas une épouse et ce dont a besoin un mari pour être heureux ce n'est pas ce dont a besoin une épouse. Lui, selon nos sources, a besoin de beaucoup de respect de la part de sa femme et elle a besoin d'apport émotionnel de la part de son mari.

Ce principe va gérer la façon de faire du couple dans de nombreux domaines. Parlons ici d'un certain domaine, celui des décisions petites et grandes à prendre dans la vie.

Le mari est celui qui dirige dans le foyer, c'est dans sa nature, c'est son besoin, et c'est ce qui le rend épanoui et attentionné envers sa femme. L'épouse, par contre, a besoin que son mari comprenne ses difficultés et ses sentiments, et cela lui importe beaucoup plus que d'avoir le dernier mot.

Pratiquement parlé, cela voudrait dire que lorsque, malgré un échange d'idée sain, le mari et la femme n’arrivent pas à se mettre d'accord, les critères vont être les suivants : si la femme tient à son idée par principe, elle va comprendre qu'Hachem veut d'elle qu'elle plie sa volonté à celle de son mari. Par contre, si elle tient à son idée parce que celle de son mari lui présente une difficulté technique ou émotionnelle, c'est à lui de trouver une solution.
 

Donnons un exemple banal, de la vie de tous les jours, qui, aussi banal qui soit, peut créer de grosses rancunes dans le couple.

Monsieur et Madame Cohen se rendent à un mariage en banlieue. Monsieur Cohen veut prendre la route à 15h et Mme à 16h. 15h est en effet une heure assez avancée, mais Mr Cohen aime arriver parmi les premiers invités. Si Mme Cohen s'oppose à son idée et veut sortir à 16h car elle ne voit aucun intérêt à arriver parmi les premiers, elle est tout à fait en tort car, comme on l'a dit, les principes du mari sont ceux qui comptent. Par contre, si Mme Cohen voudrait sortir de chez elle à 16h parce qu'elle est fatiguée et voudrait avoir le temps de se reposer avant de prendre la route, elle va expliquer ce fait là à son mari et c'est lui qui va ou bien lui céder ou bien trouver une autre façon de la soulager.

Ce qu'il faut rajouter, c’est qu'il est extrêmement important que Mme Cohen s'exprime en proposant son idée et en accentuant sa difficulté, et non pas en exprimant une opposition à son mari, c'est-à-dire : "Je préfère sortir à 16h pour avoir le temps de me reposer, tu veux bien ?", et non pas : "Je veux pouvoir me reposer, donc on ne sort pas à 15h, c'est trop tôt".

Parler à son mari de sa difficulté, éveille en lui compassion et envie de faire plaisir à sa femme, alors que s'opposer à lui le blesse et cause qu'il va se braquer !

L'idée exposée ci-dessus s’applique également aux principes et aux chemins que va choisir le couple.
 

Dans le domaine de l’éducation par exemple, il y a différentes voies : l'un éduque ses enfants avec une certaine rigueur, alors que l'autre considère qu'il faut les gâter et souvent leur céder. Ils ont tous les deux raison pour peu qu'ils soient équilibrés et qu'ils n’aillent pas trop loin.

Lorsqu'une femme se marie et qu'elle découvre que la façon de faire de son mari est différente de la sienne (ou de celle de sa mère !), elle ne s'y oppose pas. Au contraire, elle suit son mari dans son chemin et c'est cela qui va créer l’équilibre dans le couple : lui, va être bien dans sa peau et donc donnera le meilleur de lui-même, et elle sera comblée par son mari, car il n'y a rien qui éveille son amour envers elle autant que le respect qu'elle lui témoigne qui s'exprime, entre autre, par le fait qu'elle le suive dans sa voie. Bien-sûr, là aussi, si suivre la voie du mari représente une difficulté technique ou émotionnelle pour la femme, le mari va lui céder ou bien trouver une autre façon de la soulager et de la rassurer.

Bonne chance pour tous les jeunes couples et aussi pour les moins jeunes qui ont peut-être découvert dans cet article des principes de Torah malheureusement inconnus ! 

Mme Routhy Waldman
(auteur du livre
 “Le bonheur d'être épouse”)