Lorsqu'après des années de doute, d'efforts et de persévérance, on aboutit à une Téchouva sincère et constructive, on aimerait la faire partager aux autres membres de la famille. Mais comment s'y prendre ? Leur parler, essayer de les convaincre avec des arguments implacables ? Leur faire suivre le même cheminement que nous ? L'équipe Torah-Box vous fait part d'une histoire qui répondra à cette question :

C'est à toutes ces questions qu'Oren, jeune étudiant religieux essaie de répondre depuis qu'il a reçu un appel téléphonique de sa sœur lui annonçant sa venue en Israël pour quinze jours. Oren est heureux car il comprend assez vite que sa sœur ne vient que pour être présente à son anniversaire.

Sa sœur réside en Thaïlande où elle suit, avec d'autres personnes, les cours d'une sorte de gourou avec qui, elle avoue, avoir trouvé la sérénité.

Oren, qui aime sa sœur, décide de profiter de ces vacances tombées du ciel pour l'emmener à une conférence d'un orateur hors pair et qui, grâce à des paroles encourageantes et emplies de chaleur, touche le cœur de ceux qui viennent l'écouter.

Ce sera son cadeau d'anniversaire !!!

"Si c'est pour ton cadeau, je veux bien assister à un cours. J'ai bien dis Un cours !" précise la sœur d'Oren.

Ce dernier est aux anges. Il a gagné une première bataille. Le soir fatidique arrive. Lorsqu'ils pénètrent dans la salle où a lieu le cours, elle était déjà bondée… Ils trouvent une place et s'assoient. Dix minutes passent, puis un quart d'heure, vingt minutes, le Rav n'apparaît toujours pas. Après une demi-heure d'attente, un jeune homme se lève et annonce à l'assemblée que le cours est annulé car le Rav se trouve encore dans les embouteillages et qu'il ne pourra pas être présent à temps. Le jeune homme continue en appelant les participants à rester assis car il assurera lui-même le cours de Talmud qui est donné régulièrement dans cette salle.

Mais Oren n'écoute plus rien tant sa déception est grande. Il avait tellement investi dans ce cours, il avait tellement espéré que le Rav puisse toucher le cœur de sa sœur…

Cette dernière qui, pensait-elle, avait accompli son devoir, décide de partir mais Oren lui demande de ne pas bouger.

- C'est mon cadeau d'anniversaire lui rappelle Oren.

Sa sœur lui sourit et se rassoit.

- Un cours de Talmud ? Et pourquoi pas…

Le sujet du cours portait sur l'importance de rendre un objet perdu à son propriétaire. Au fur et à mesure que l'heure avançait, le nombre des participants diminuait. A la fin du cours, ils étaient quatre à étudier.

Ses vacances terminées, la sœur d'Oren retourne en Thaïlande laissant derrière elle son frère assez dépité.

Le temps passe et Oren reçoit un appel de sa sœur lui confiant qu'elle revenait à la maison et ce pour toujours.

- Que s'est-il passé ? demande Oren.

- Nous étions en promenade avec tout le groupe et notre chef nous parlait et nous donnait des conseils comme à son habitude. Quand soudain, son pied heurta un portefeuille. Il le ramassa et le mit tout naturellement dans sa poche.

- Et alors !

- Tu te souviens du cours de Talmud que nous avons écouté et où nous avons appris l'importance de rendre un objet à son propriétaire ?

- Bien sûr que je m'en souviens, avoue Oren.

- J'ai transmis à mon gourou les propos du Talmud. Il a osé me dire que chaque objet qui se présentait à nous, nous appartenait dès lors que nous l'avions trouvé. Je lui ai alors répondu que ce qu'il venait de faire était du vol manifeste… Ce à quoi il me répliqua sèchement que si je n'étais plus d'accord avec ses règles, j'étais libre de partir.

Et comme je suis une élève obéissante, j'ai pris le premier billet pour rentrer au bercail. Oren, continue sa sœur, trouve-moi des cours de Torah, des conférences car, aujourd'hui, je suis prête à écouter et à avancer…

Et tout cela grâce à quoi ?

A un cours de Torah annulé pour laisser place à un cours de Talmud dont le sujet, apparemment, pourrait laisser l'auditeur novice indifférent.

Et pourtant…

Le gardien d'Israël ne dort ni ne sommeille. Lui Seul sait quelle est la phrase, quel est le mot, quel est le moment propice pour ramener son troupeau égaré.