Oui

1. Le traité Ta’anit mentionne l’importance d’un jour où tombe la pluie : « Le jour où tombe la pluie est important comme celui où la Torah a été donnée, comme le jour où le ciel et la terre ont été créés, ce jour de pluie est propice à faire fleurir la délivrance, la pluie ne tombe que si les fautes du peuple juif ont été pardonnées, ce jour de pluie est déterminant au point que même une pièce en poche est bénie, ce jour est aussi déterminant que le rassemblement des exilés, et important au point que même les combats cessent ».

2. Il est écrit dans Béréchit Rabba : « Rabbi Hochia a dit : la force de mesure des pluies est aussi puissante que toute la force de la Création du monde ».

3. Dans le traité de Brakhot, il est écrit qu’il faut bénir la venue des pluies : « Sur les pluies, on récite la bénédiction de Hatov Véhamétiv… », dans la Guémara, la prière de Rabbi Yéhouda est mentionnée : « Nous Te remercions pour chaque goutte que Tu nous as envoyés ». Et Rabbi Yo’hanan de conclure : « même si notre bouche était emplie de louanges, nous ne pourrions suffisamment Te bénir, Hachem notre D.ieu. Béni sois-Tu, Hachem, qui multiplie la reconnaissance ».

4. Il est écrit dans le traité de Ta’anit : « Rabbi Yo’hanan a dit : le Saint béni soit-Il possède trois clés qui n’ont pas été remises aux mains d’un messager : la clé de la pluie, la clé ce la vie et celle de la résurrection des morts ». Ces trois phénomènes - la pluie, la naissance et la résurrection des morts - ne se réalisent que grâce à la providence personnelle du Saint béni soit-Il.

5. A savoir que la venue des pluies n’est pas incluse dans le système des lois générales de la nature des Six Jours de la Création. Comme l’affirme Rabbi Yo’hanan : le Saint béni soit-Il possède trois clés qui n’ont pas été remises aux mains d’un messager : la clé de la pluie, la clé de la naissance et celle de la résurrection des morts. Ces événements n’ont lieu que par l’intervention particulière du Saint béni soit-Il.

6. Lorsque nous vivons la venue des pluies, remémorons-nous qu’il ne s’agit pas d’un processus automatique propre aux lois immuables de la nature, comme le lever du soleil par exemple, mais c’est un acte de bonté de D.ieu envers nous, Ses créatures. En retenant cela, nous devinerons la présence de la Chékhina ici-bas, sur terre.

7. Il est dit sur la pluie : « Hachem ouvrira Son bon trésor, le Ciel, pour donner la pluie sur ta terre en son temps » (Ta’anit 2). Comme ce trésor est ouvert, un trésor de nombreuses bontés s’ouvre également - c’est un moment de faveur divine pour le peuple juif qui peut demander tout ce qu’il désire. Il leur suffit d’orienter leur cœur et d’implorer leur Père céleste de les sauver d’un salut éternel, de leur pardonner leurs fautes, de bénir leurs biens, de rassembler les exilés des quatre coins de la terre, et de cesser les combats. C’est un moment de faveur divine pour toutes les bontés, qui sont toutes dissimulées dans le trésor du saint béni soit-Il qu’Il ouvre au moment de la venue des pluies.

8. Dans le judaïsme, la pluie symbolise l’abondance céleste attribuée par les Cieux de manière constante. Le rythme effréné de la vie quotidienne nous fait oublier que des bontés nous sont prodiguées à tout moment par D.ieu. Chaque respiration de l’homme trouve sa source dans la bonté divine. Notre faculté même à faire un pas ou à sourciller est un cadeau de D.ieu. Malheureusement, la vie effrénée que nous vivons nous fait oublier tout ceci.

La pluie est susceptible d’éveiller des sentiments de reconnaissance et de fraternisation. De nombreuses personnes, en particulier les agriculteurs dans les champs, ressentent la bénédiction venue des Cieux grâce aux pluies, même si la routine de la vie quotidienne n’est pas remplie d’étude de la Torah ou d’accomplissement des Mitsvot. Ils lèvent les yeux au Ciel pour espérer la pluie. Les citadins sont certes quelque peu éloignés de ce sentiment, mais ceux qui ont un lien avec la croissance des plantes et les récoltes ressentent de la reconnaissance face à ce cadeau divin.

9. Les progrès fulgurants de la science et de la technologie peuvent donner le sentiment que l’intelligence, ou que presque tout, se trouve à la portée de l’homme, ou au moins sous son contrôle. Il a la capacité de changer radicalement les systèmes de la nature et de modifier l’ordre de la Création. Aux yeux d’un grand nombre, la nature est devenue un outil au service de l’homme, qui en fait ce qu’il désire.

10. Les pluies tombent en conséquence des prières récitées. Tant que l’homme n’avait pas été créé et qu’il n’avait pas prié pour la pluie, la pluie n’était pas tombée dans le monde. Dans la prière se dissimulent les clés grâce auxquelles on peut accéder à une bénédiction céleste. La prière repose sur la foi en un Créateur omnipotent, à même d’offrir des bienfaits et des bénédictions, qui écoute ceux qui font appel à Lui sincèrement, du fond du cœur. Aussi bien dans les propos de nos Sages que dans des ouvrages postérieurs, il est question de personnalités extraordinaires qui ont frappé aux portes du Ciel dans les années de sécheresse, et leurs prières ont été exaucées. Plus les hommes multiplieront les prières et s’adresseront du fond du cœur à leur Père céleste, plus la Brakha augmentera, et une grande abondance sera déversée sur nous depuis les Cieux.