Plus de 70 ans se sont écoulés depuis la découverte des tombes du camp d’extermination de Sobibor, et, la semaine dernière, on a découvert cinq plaques portant les noms de Juifs tués avec cruauté sur ce sol. Cette nouvelle découverte a été mise au jour lors de fouilles menées par un archéologue israélien de l’autorité des antiquités, Yoram ‘Haimi, sur la terre où se tenait le camp d’extermination, en association avec l’archéologue polonais Vitak Mazork, et l’archéologue hollandais Iber Shekhot. Les trois hommes ont découvert les plaques, témoignage supplémentaire attestant des événements terribles survenus en ces lieux à l’époque de la Shoah.

Dans une interview accordée au journal « Israël Hayom », ‘Haïmi relate que deux membres de sa famille ont été assassinés pendant la Shoah : « C’est très émouvant de trouver ces plaques portant des noms, car il est clair pour nous qu’une histoire humaine y est rattachée ». Il s’avère que sur l’une des plaques découvertes, le nom de M. Nunes Vas apparaît. Après avoir procédé à des vérifications sur le site de Yad Vachem, deux prénoms potentiels ont été découverts portant ce nom, Marcus et Meyer. Marcus est né à Amsterdam le 19 mai 1899 et a été assassiné le 4 juin 1943 à Sobibor. Meyer est également originaire d’Amsterdam, il est né le 19 octobre 1878 et a été assassiné à Sobibor exactement le même jour. Et ‘Haïmi d’ajouter : « C’est un témoignage selon lequel les Juifs conduits à Sobibor pensaient que c’était un lieu où ils commenceraient une nouvelle vie. Cela illustre leur naïveté et la fourberie des nazis, qui ont conduit les Juifs à croire qu’ils allaient s’installer ailleurs. C’est pourquoi les Juifs ont emporté avec eux ces plaques portant leurs noms ».

Sobibor est l’un des tristement célèbres camps d’extermination de l’époque de la Shoah et il fonctionna pour mener à bien la destruction du peuple juif. D’après les estimations, au moins 170 000 personnes ont été assassinées à cet endroit en cette période. Le camp a fonctionné dans la région de Lublin en Pologne conquise, et a été appelé par le nom d’un village voisin. À un stade ultérieur, le camp a été complètement détruit pour éliminer toute trace des horreurs commises sur place. De plus, une forêt a été plantée sur place. Pour conclure, ‘Haïmi a déclaré qu’il tenterait de retrouver, avec ses collègues, les familles à qui appartiennent ces plaques : « Peut-être pourront-ils organiser l’an prochain une Azkara pour leurs proches exterminés à Sobibor. »