dimanche 18 février 2018

François d'Orcival: "Israël, seul point fixe dans la région, revient au centre du jeu, pour empêcher le pire"


François d'Orcival, éditorialiste et homme de presse :
La guerre va-t-elle succéder à la guerre ? La défaite militaire de l’État islamique n’est pas la paix ; elle allume de nouveaux foyers. La fuite des djihadistes signe le retour des puissances. À preuve, cet épisode qui vient de se dérouler dans le ciel israélien et pourrait être le prologue d’une nouvelle confrontation.

À l’aube du samedi 10 février, un drone iranien, copie d’un appareil américain, armé de ses caméras de renseignement, pénètre dans l’espace israélien par le Golan. Jusque-là ces appareils étaient interceptés avant d’avoir atteint la frontière ; cette fois, il passe. Localisé par les radars israéliens, il est vite détruit par un hélicoptère Apache. Pourquoi les Iraniens se livrent-ils à une telle provocation, un jour de shabbat, dans un pays champion de la fabrication des drones ? Est-ce pour des motifs de politique intérieure ou pour brouiller les cartes ? (...)

Ce qui est intéressant, c’est l’attitude des puissances. Les États-Unis soutiennent leur allié qui a défendu son espace aérien; les Russes ne le condamnent pas — il est vrai que Nétanyahou s’est beaucoup dépensé en visites et coups de téléphone auprès de Poutine. Tous implorent les Israéliens: surtout, de la retenue! Pas d’escalade! Que ferait l’Iran si… L’agressé est prié de s’en tenir là — et d’être responsable pour deux, pour lui-même et pour les autres! Si on le demande à Israël, c’est parce qu’il est gouverné par des gens raisonnables, ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs. Or Israël s’est beaucoup renforcé, et pas seulement depuis l’élection de Trump: il a traité avec Chypre (pétrole en mer), noué une alliance de fait avec l’Arabie (contre l’Iran), et il rend service à l’Égypte du maréchal Sissi en rasant les positions djihadistes du nord du Sinaï… (...)

C’est que, dans le même temps, dans le nord de la Syrie, tout le monde se bat avec tout le monde : Russes, Syriens, Iraniens, Turcs, Américains, Kurdes, chiites, sunnites… (...)

Voilà pourquoi Israël, seul point fixe dans la région, revient au centre du jeu, pour empêcher le pire.

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