Acquérir la Torah est un vaste programme dans lequel est exigé un travail sur soi, notamment sur un grand nombre de traits de caractère, comme la crainte, la modestie ou encore la colère. Cependant, une Michna des Pirké Avot énumère les 48 voies qui permettent l’acquisition de la Torah et en premier lieu, l’étude de la Torah. Pour le peuple juif, ce n’est qu’au travers de l’étude des Textes saints que peut se comprendre la sagesse juive, et plus encore, l’infinie sagesse d’Hachem. Le Talmud enseigne que la première phrase que l’on doit apprendre à un enfant qui sait parler est « Torah tsiva lanou Moché moracha kéhilat Ya’acov » : « La Torah nous a été ordonnée par Moché et elle est l’héritage de l’assemblée de Ya’acov. »

La Torah s’adresse à tous et elle est un document vivant, elle est la sève de la nation juive. Et nous avons le devoir de nous livrer à son étude et à sa pratique comme il est écrit : « Tu y penseras jour et nuit. »

Il ne faut pas non plus hésiter à se lancer sous prétexte que l’on ne sera jamais un véritable érudit car pour Hachem, chaque mot d’étude prononcé est précieux et éternel. La Torah permet d’acquérir de la sagesse. Certains feront remarquer que l’expérience est aussi un moyen. Le judaïsme privilégie la première solution. Car même si l’on peut apprendre par l’expérience, il y a un risque « d’effets indésirables ».

Par exemple, prenons l’histoire d’Adam et 'Hava dans le Gan Eden qui commence un peu comme un conte de fées. Dans un beau jardin, se trouvaient deux arbres. Hachem dit à Adam que l’arbre de vie (symbolisant l’accès à la sagesse par la Torah) était fait pour être mangé, tandis que l’arbre de la connaissance (représentant l’accès à la sagesse par l’expérience) était à éviter. Malheureusement, Adam faillit et mangea l’arbre de la connaissance. Notre tort est de vouloir tout apprendre par l’expérience. Beaucoup se disent : quand j’aurai gagné de l’argent, je prendrai le temps d’étudier. Mais je dois d’abord faire mon expérience. À cela, nos Sages rétorquent : « il ne faut pas dire  :"j’étudierai quand j’aurai le temps" car peut-être n’auras-tu pas le temps ! »

La Torah est un arbre de vie, elle n’est pas un texte abstrait. Son étude nous fait découvrir l’essence du judaïsme qui est notre propre essence. Le premier paragraphe du Chéma' contient 48 mots, correspondant aux 48 voies de la sagesse. La sagesse de la Torah est infiniment vaste. Il nous faut rechercher inlassablement ce qu’elle cache de plus profond. Essayer de tout acquérir par soi-même est une tâche dont on ne viendra jamais à bout, toutefois, on ne peut se contenter d’à peu près. Cela exige donc un investissement, qui passe par aller chercher l’enseignement là où il se trouve, chez les Rabbanim.

La transmission par Hachem de Son message aux Sages est une doctrine fondamentale de la foi juive. Les Sages de l’époque talmudique étaient d’un calibre que nous ne pouvons même pas imaginer. Leur héritage s’est perpétué de génération en génération, de maître à élève jusqu’à nos jours. La Torah nous dit que dans chaque génération, nos Rabbanim sont la source de vérité la plus fiable.