En lisant la fin de la Parachat Chela’h Lékha, qui mentionne la Mitsva des Tsitsit (attacher des fils aux 4 coins d’un vêtement que l’on endosse), je me suis souvenu d’une histoire du Talmud qui illustre parfaitement à quel point ce commandement nous permet de nous protéger de la faute.

Un homme, qui était pourtant très pointilleux concernant la Mitsva des Tsitsit, entendit un jour parler d’une femme non-juive de “mauvaise vie” qui habitait une lointaine contrée et qui prenait pour ses services la somme fabuleuse de 400 pièces d’or. Il lui fit parvenir cette somme et lui fixa un rendez-vous. Une fois qu'il fut parvenu à sa demeure, la servante le fit entrer et prévint sa patronne. Celle-ci disposait de 6 lits en argent superposés reliés par des échelles en argent également, débouchant sur un septième lit en or auquel on avait accès par des marches faites du même métal précieux.

Alors que le Juif s’apprêtait à fauter, miraculeusement les Tsitsit de son vêtement le frappèrent au visage. Comprenant le message divin qui se cachait derrière ce fait déconcertant, il se ressaisit. Étonnée, la femme lui demanda ce qu’il avait trouvé en elle de déplaisant. Ce à quoi il répondit honnêtement qu’il craignait l’Éternel et Son châtiment s’il en arrivait à trébucher, et mentionna comment les fils de Tsitsit l’avaient fouetté au visage. Saisie par ce récit et par la force de caractère de cet homme, elle lui demanda son nom alors qu’il quittait les lieux.

À la suite de cet événement, la femme impressionnée décida de “fermer boutique” et de monter en Erets Israël pour se convertir. Elle partagera sa fortune en trois parts : la première qu’elle versa au gouvernement pour lui permettre d’arrêter son “métier”, la seconde comme don aux pauvres, et la troisième qu’elle conserva pour elle-même. Parvenue en terre sainte, elle s’adressa à une grande autorité rabbinique afin qu’il la convertisse. Celui-ci, après avoir émis des doutes sur sa sincérité, l’accepta après avoir entendu son histoire. 

Il y a même un happy-end à ce récit, puisqu’après sa conversion, on lui permit de se marier avec le fameux Juif qui s’était abstenu de fauter avec elle ! (Ména’hot 44a)

Cette anecdote demande malgré tout une explication. En effet, pourquoi D.ieu a-t-Il réalisé un miracle pour quelqu’un qui s’apprêtait à fauter ? Qu’en est-il du libre arbitre ?

En réalité, cet homme-là n'était pas un fauteur. Au contraire, sachant qu’il était fragile devant l’épreuve des relations interdites, il faisait très attention à la Mitsva des Tsitsit, grâce à laquelle il parvenait à ne pas trébucher. Jusqu’au jour où il ne réussit pas à se raisonner et faillit dégringoler. D.ieu, dans Sa miséricorde, lui lança une perche de salut qu’il sut saisir.

Nous apprenons de là que lorsqu’on prend toutes ses précautions pour s’éloigner de la faute, Hachem nous accorde son aide, Sa Si’ata Dichmaya. Et comme nos Sages nous enseignent : “Sans Lui, nous sommes perdus devant la force du Yétser Hara’”.

Nous sommes à la veille des vacances d’été, bien méritées. Mais sachons que le Yétser ne chôme pas un instant durant cette période de l’année. À nous d'être vigilants dans le choix et le lieu de nos vacances pour éviter toute embûche aussi bien pour nous, notre famille et nos adolescents, qui pourraient s’éloigner des engagements spirituels pris tout au long de l’année. Prévenir, c’est guérir. Choisissons judicieusement nos lieux de vacances et ainsi, partons en toute quiétude et profitons de ces jours privilégiés pour raffermir les liens du couple et de la famille.