Le projet de loi visant à interdire l'abattage rituel à Bruxelles a été rejeté par le parlement vendredi 17 juin, faisant de la capitale belge le dernier lieu où la Ché’hita est autorisée en Belgique.

“Un message clair pour les citoyens belges et pour toute l’Europe”. La conférence des rabbins européens s’est réjouie du vote du parlement bruxellois de ne pas interdire l’abattage rituel dans le district de la capitale belge.

Par une courte majorité certes - 42 voix contre 38 -, le parlement de Bruxelles s’est distingué des législations adoptées dans les deux autres districts de l’outre-Quiévrain, la Wallonie et la Flandre, qui ont précédemment rendu illégal l’abattage rituel. 

Pour le Rav Pin’has Goldschmidt, président de la conférence des rabbins européens et Grand-Rabbin de Moscou, le message est limpide, et l’Europe doit en tirer toutes les conséquences. S’il est convaincu que “les dirigeants européens défendront résolument le droit des communautés juives à vivre et s’épanouir en Europe”, il s’interroge sur le fait que le continent “ne fournit pas les moyens de protéger notre mode de vie”, ajoutant que “l’Europe doit refléter le continent qu’elle veut être, si des valeurs comme la liberté religieuse en font partie de manière inséparable. La gouvernance européenne doit traduire ses déclarations en actes.”

Pour Rav Avraham Gigi, Grand-Rabbin de Belgique et représentant de la conférence des rabbins européens devant les institutions de l’Union européenne, “le vote prouve que notre force réside dans notre unité [...] Pourtant, nous continuerons à lutter contre la décision des districts de Wallonie et de Flandre.” Pour le grand rabbin, “déterminer la façon dont les animaux doivent être abattus représente une intervention grossière dans la vie juive, scandaleuse et désobligeante. Nous attendons l’aide de la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg.”

Souvent menacée au prétexte de la souffrance animale, la Ché’hita se veut pourtant le moyen assurant manifestement le moins de souffrance possible à la bête. De l’autre côté, il est loin d’être prouvé que l’étourdissement, absolument prohibé par les lois de Cacheroute, n’engendre pas davantage de souffrance pour l’animal.

La Cacheroute n’est pas seulement une Halakha incontournable du judaïsme : elle en est un modus vivendi, une règle de vie fondamentale. Quand on posait la question à l’un des géants de notre génération, Rav Aharon Leib Steinman - que son mérite nous protège -, sur ce qu’un Juif qui revient à la foi doit commencer à prendre sur lui, il répondait ceci : “Commencer par trois Mitsvot et une condition : les trois Mitsvot sont les Téfilines, le Tsitsit et le Chabbath. La condition, c’est respecter la Cacheroute.” Être juif authentique est un sacerdoce, et la condition sine qua non de la réalisation de nos missions dans ce monde est la Cacheroute.