Le cosaque Bogdan Chmielnicki, l’un du plus grands antisémites de l’histoire de l’humanité

Publié le par mai_si


Les cosaques ont tué 100 000 Juifs et détruit 300 communautés juives de la manière la plus féroce que l’on puisse imaginer.

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Eschatologie: Massacres de Nemirov et la révolte de Chmielnicki




L’Europe médiévale a peu offert à ses habitants en matière de prospérité et de sécurité, en particulier pour les Juifs assez malheureux pour y vivre. En 1096, en seulement trois mois pendant la première croisade, l’armée de gueux d’Urbain II a détruit des communautés juives tout le long du fleuve allemand du Rhin, communautés coupables de rien d’autre que de se trouver sur le chemin des Croisés qui cherchaient une distraction à la fatigue de la route. Deux siècles de croisades, entreprises pour libérer la Terre Sainte des Musulmans hérétiques, ont infligé des retombées de dommages collatéraux durables aux Juifs depuis Paris jusqu’à Jérusalem.

Au 14ème siècle, la Peste Noire qui détruisit plus d’un tiers de la population de l’Europe, frappa les Juifs moitié moins que les gentils, notoirement du fait des exigences et de l’hygiène alimentaires juives, sans rien connaître de la théorie des germes ; cependant, les européens superstitieux supposaient que les Juifs avaient empoisonné l’eau des puits, et ils répondirent de façon prévisible par la violence. Des calomnies, des pogroms, et des expulsions provoquèrent la mort de dizaines de milliers de Juifs, les survivants restant traumatisés sur les plans émotionnel et spirituel.
Mais il sembla exister une faible lueur d’espoir à l’horizon oriental. Dès 1334, le roi Casimir
II de Pologne invita les Juifs à s’installer dans son pays, et vers 1500, l’âge d’or de la communauté juive polonaise avait commencé. Pendant le siècle suivant, la population juive tripla à 150.000 : les Juifs polonais établissaient une classe de marchands prospères, alors que les académies talmudiques et les érudits de Pologne rivalisaient avec ceux de toute la Diaspora.

Selon un scénario tragique familier, le succès financier des Juifs polonais précipita un déclin final de leur piété et de leur engagement spirituel. Le matérialisme, l’arrogance, les factions, et la corruption dans l’éthique des affaires, entamèrent les fondations de la Torah de la communauté, alors que la persécution par l’Eglise et le ressentiment d’une paysannerie appauvrie rendit la position des Juifs toujours plus précaire.

Dans les années 1630, une série de révoltes de Cosaques en Ukraine répandit une vague d’instabilité à travers l’Europe orientale. Les Cosaques, descendants belliqueux de serfs russes renommés pour leur habileté comme cavaliers, avaient été recrutés par les rois de Pologne au siècle précédent pour repousser les envahisseurs tartares de Crimée et de l’Est. Les Cosaques avaient si bien réussi leur mission que, la menace des Tartares une fois éliminée, le gouvernement polonais révoqua les privilèges et l’autonomie qu’il avait accordés aux Cosaques en rétribution de leurs services.

En 1648, un chef se dressa parmi les Cosaques en la personne de Bogdan Chmeilnicki, qui unifia une bande d’anciens serfs, voleurs, et criminels évadés, en une force militaire dévastatrice. Prenant le titre de Hetman, ou capitaine, Chmeilnicki s’allia avec ses anciens adversaires, les Tartares, puis lança une révolte contre la noblesse polonaise, mettant en déroute 8.000 soldats de l’armée polonaise.

Fêté par les paysans et les serfs comme un héros et un sauveur, Chmielnicki provoqua une révolte paysanne contre les nobles. Emportés dans une frénésie de violence et de vengeance, les paysans frappèrent d’abord l’objet le plus accessible de leur oppression, - les collecteurs de taxes juifs et les prêteurs sur gages qui, dans leur esprit, représentaient l’injustice du système polonais. Saluant l’opportunité de permettre à la populace de décharger leur colère contre les Juifs, la noblesse polonaise ne fit rien pour les défendre.

Une vague de massacres éclata à travers la Pologne alors que les Cosaques menaient la révolte de ville en ville, et soumettaient leurs victimes à une brutalité presque inimaginable. L’historien Nathan Nata Hanover dans Yeven Metzula rappelle : « Certains étaient écorchés vifs et leur chair jetée aux chiens. Les mains et les pieds d’autres étaient coupés et leurs corps lancé sur la route où des chariots leur roulaient dessus et ils étaient piétinés par des chevaux… Des enfants étaient massacrés sur le sein de leurs mères, et ils étaient découpés en tranche comme du poisson…. Aucune espèce de mort non naturelle dans le monde ne leur était épargnée ». Et bien que les Juifs fussent les premières cibles de la violence, les rebelles ravagèrent et décapitèrent le clergé catholique romain, pendant que les églises étaient pillées et incendiées.

Dans ce qui est devenu connu comme Gezeiras Tach V'Tat (le décret maudit des Juifs, années 5408 – 5409, mais qui se poursuivirent pendant trois années supplémentaires), on estime que cent mille juifs perdirent la vie, et des centaines de communautés disparurent. Mais dans ce labeur durable de sauvagerie, un jour ressort en exergue de tout le reste.

Le vingtième jour du mois de Siwan [correspondant à la période anniversaire actuelle, ndt], 1649, les rebelles s’en prirent à la ville polonaise de Nemirov. En un seul jour, les Cosaques de Chmielnicki massacrèrent 6.000 juifs jusqu’à ce que la rivière Bug devienne rouge de sang juif. L’année suivante, le Conseil des Quatre pays, un organisme gouvernemental juif autonome d’Europe orientale, établit cette date en jour de jeûne et de lamentation. Dans certaines communautés, les prières mélancoliques de « Slih’ot » sont encore récitées en commémoration de ces massacres.

Avec ses forces largement dispersées et les Tartares l’ayant trahi en s’alliant avec les Polonais, Chmielnicki négocia un traité en août 1649, uniquement pour rallumer sa rébellion en 1652 quand les Tartares retournèrent à leur allégeance aux Cosaques. Dans l’intervalle, les Juifs de Pologne se trouvèrent victimes eux-mêmes des Polonais qui, de façon incompréhensible, les accusèrent de collaboration avec les Cosaques. Encore décimés par une épidémie de choléra à l’été 1652, beaucoup de Juifs fuirent la Pologne pour l’Allemagne, la Lituanie, la Russie, ou les Balkans.

La suite des massacres de Chmielnicki, cependant, fut d’une portée encore plus considérable. Démoralisés et désillusionnés, les Juifs d’Europe cherchèrent une issue pour donner un sens à la dévastation qui laissa tant de morts, et davantage encore de vies brisées. Sûrement, D.ieu ne les aurait pas soumis à une douleur et à une souffrance aussi insensées à moins que ce ne fût une partie d’un plus vaste plan. Sûrement, il devait y avoir une méthode divine derrière la folie. Sûrement, une tragédie à cette échelle ne pouvait s’expliquer que comme le chevlei Moshiach, les douleurs de l’enfantement prophétisées et tant attendues du Messie.

Cherchant à donner du sens à la folie, les Juifs d’Europe tentèrent d’apaiser leur psyché à vif en cédant à l’espoir de la naissance de l’aube de la rédemption messianique. A peine une décennie plus tard, beaucoup d’entre eux croiront leur foi récompensée avec l’apparition du chef charismatique Shabbtaï Tzvi, qui convainquit une grande partie de la communauté juive d’Europe qu’il était en effet le rédempteur prophétisé.

L’ascension catastrophique de ce faux messie et sa conversion finale à l’islam laissèrent un Peuple juif déjà brisé encore plus dépourvu d’espoir et de foi. Ce fut le début d’une ère d’obscurité spirituelle pour les Juifs d’Europe, d’où ils n’émergeraient qu’avec la naissance du mouvement h’assidique un demi siècle plus tard.

source: Point Final, par le Rabbin Yonason Goldson

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Bogdan Khmelnitski deviendra après sa mort une véritable légende, symbole de la résistance Cosaque et héros ukrainien.

Aujourd’hui encore Chmielnicki est considéré en Ukraine comme un héros national, une sorte de « libérateur du territoire ».

A Kiev se dresse sur une des places principales une grande statue érigée en son honneur.

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Description (de Nathan Nata HANNOVER, Yevèn Metsoula [« Le bourbier infernal »], p. 31-32):

Chez certains d’entre eux, on arracha leurs peaux et on lança leur chair aux chiens. Chez d’autres, on coupa leurs mains et leurs pieds et leurs corps ont été jetés sur les routes où des charrettes leur sont passées dessus et où des chevaux les ont piétinés... Beaucoup ont été enterrés vivants. Les nourrissons étaient massacrés aux mamelles de leur mère, et un grand nombre d’enfants ont été dépecés comme des poissons. Ils ont éventré les femmes enceintes, arrachant leurs futurs enfants et les leur lançant au visage. Ils ouvraient les ventres de certains et les laissaient en vie après y avoir placé un chat, mais ils leur coupaient les mains afin qu’ils ne puissent pas se débarrasser de l’animal... et il n’y a jamais eu une mort anormale dans le monde qu’ils ne leur aient pas infligée.

Récit écrit par un rabbin lithuanien, Chabbetaï ben Méir ha-Kohen (1621-1662), connu aussi comme le Chakh, qui a survécu à cette époque:

Le même jour 1 500 personnes ont été tuées dans la ville de Human, en Russie, pendant Chabbath. Les nobles Cosaques avec lesquels la foule malfaisante avait de nouveau pactisé chassèrent tous les Juifs de la ville vers les champs et les vignobles où les scélérats les ont encerclés, les ont déshabillés complètement et leur ont ordonné de s’étendre sur le sol. Les scélérats ont adressé aux Juifs des paroles amicales et bienveillantes: « Pourquoi voulez-vous être tués, étranglés et massacrés comme un sacrifice à votre Dieu qui a répandu sur vous Sa colère sans aucune pitié ? Ne vaudrait-il pas mieux que vous adoriez nos dieux, nos images et nos croix, pour que nous formions un seul peuple solidement uni ? » Mais le peuple saint et fidèle, qui s’était si souvent laissé massacrer en l’honneur de Hachem, éleva ensemble la voix en direction du Ciel et s’écria: « Ecoute, Israël, Hachem notre Dieu, le Saint et le Roi de l’univers ! Nous avons déjà si souvent été massacrés en Ton honneur ! Hachem, Dieu d’Israël, puissions-nous te rester fidèles ! » Après quoi ils récitèrent la confession de leurs péchés et dirent: « Nous sommes coupables et acceptons le jugement divin ! » C’est alors que les scélérats se sont jetés sur eux, et il n’y a pas eu un seul survivant.


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