Les ministres israéliens sont divisés, mercredi 12 août, sur une possible libération de Marwan Barghouti, symbole de l'intifada, détenu en Israël et qui a fait une entrée en force au sein de la direction du Fatah. Condamné par un tribunal israélien, à cinq peines de prison à perpétuité, M. Barghouti, 50 ans, secrétaire général du Fatah en Cisjordanie, a été élu lundi pour la première fois au comité central, la principale instance dirigeante de ce mouvement, lors d'un congrès à Bethléem en Cisjordanie.
"Il faut le libérer immédiatement et s'asseoir avec lui, personne d'autre que lui n'est capable de prendre des décisions difficiles", a affirmé à la radio publique, le ministre du commerce et de l'industrie, Benyamin Ben Eliezer. "On ne fait pas la paix avec des beaux esprits, mais avec des dirigeants capables de prendre des décisions et d'imposer leur autorité à l'ensemble des factions palestiniennes", a ajouté M. Ben Eliezer, membre du parti travailliste. A propos du ministre de la défense, Ehoud Barak, M. Ben Eliezer affirme : "à ma connaissance, il ne fait pas partie des opposants à la libération de Barghouti". M. Ben Eliezer s'était déjà prononcé dans le passé à plusieurs reprises pour une libération de Marwan Barghouti.
UNE LIBÉRATION SOUVENT ÉVOQUÉE
Par contre, la ministre de la culture et des sports, Limor Livnat, du Likoud, le parti du chef du gouvernement, Benyamin Nétanyahou, a estimé que l'appel de M. Ben Eliezer était "nuisible". "Nous ne devons pas vérifier l'état d'avancement des négociations avec les Palestiniens en libérant un tueur, cela ne nous amènera pas à la paix", a affirmé Mme Livnat. Selon la radio publique, le Shin Beth, le service de sécurité intérieure est également opposé à ce que M. Barghouti soit relâché. Interrogé par l'AFP, un porte-parole de M. Nétanyahou s'est refusé dans un premier temps à tout commentaire.
M. Barghouti arrêté par l'armée israélienne en 2002 a été condamné en juin 2004 à cinq peines de prison à vie après avoir été reconnu coupable d'implication directe dans quatre attentats anti-israéliens ayant coûté la vie à cinq personnes durant l'intifada. Sa possible libération a été souvent évoquée, mais Israël ne libère théoriquement jamais de détenus convaincus d'avoir du sang sur les mains.
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