Israël poursuit la colonisation

La construction se poursuit dans la colonie juive de Har Homa, à Jérusalem-Est.
Photo : AFP / Gali Tibbon
Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le premier ministre Benyamin Nétanyahou autorise la construction de centaines de nouveaux logements en Cisjordanie, en dépit de la désapprobation de Washington.
Le gouvernement israélien a donné son feu vert lundi à la construction de 455 logements en Cisjordanie, malgré les pressions internationales.
- 161 seront construits dans le bloc de Goush Etzion près de Bethléem
- 84 à Modiin Ilit, à l'ouest de Ramallah
- 76 à Givat Zeev, au nord de Jérusalem
- 89 à Maalé Adoumim, près de Jérusalem
- 25 dans la colonie proche de Kedar,
- 20 autres dans l'implantation de Maskiot, dans la vallée du Jourdain
Il s'agit des premières constructions neuves approuvées par le premier ministre Benyamin Nétanyahou depuis son arrivée au pouvoir en mars.
Le sujet est à l'origine de vives tensions entre Israël et Washington, qui exige le gel de la colonisation pour que les discussions reprennent entre Israël et les Palestiniens.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, fait de cette suspension de la colonisation une condition pour retourner à la table de négociation.
Mais, le premier ministre Benyamin Nétanyahou s'est toujours opposé à un gel total. Il campe sur le principe de la « croissance démographique naturelle » des colons, qui sont environ 300 000.
2500 logements sont actuellement en chantier dans les colonies de Cisjordanie et le gouvernement n'a pas l'intention d'interrompre les travaux.
M. Nétanyahou a fait savoir vendredi qu'il entendait donner un coup d'accélérateur à la colonisation. Selon les observateurs, cette décision vise à amadouer les partisans des colons de son gouvernement et du Likoud, avant d'accepter un moratoire sur les constructions.
« Ce n'est pas que cette perspective plaise à Benyamin Nétanyahou, partisan convaincu de la colonisation, mais il est conscient que la position d'Israël sur cette question est devenue intenable sur la scène internationale », analyse le politologue Yaron Ezrahi.
Selon lui, cette concession accordée au lobby des colons pourrait cependant miner le processus de paix.
Réactions
L'annonce israélienne a été vivement dénoncée par l'Autorité palestinienne. Selon le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat, cette mesure « sape la confiance en le processus de paix ».
Le mouvement israélien anti-colonisation « La Paix Maintenant » a aussi vertement dénoncé cette initiative.
Même les colons sont mécontents. L'organisation Yesha, qui les représente, s'insulte du fait que ces projets avaient déjà reçu l'approbation de l'ex-gouvernement d'Ehoud Olmert. Selon eux, Benyamin Nétanyahu se joue d'eux en se pliant devant Washington.
Le premier ministre israélien doit rencontrer cette semaine l'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell. Celui-ci s'efforce de parvenir à un accord sur les colonies entre les deux camps, avant une éventuelle rencontre entre Benjamin Netanyahu, Mahmoud Abbas et le président américain Barack Obama, fin septembre.
Le dirigeant palestinien a déjà jugé « inutile » un tel entretien si Israël accélère la colonisation.
Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters