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La Mostra couronne "Lebanon", la guerre du Liban vue d'un tank

Le festival italien a récompensé le film israélien de Samuel Maoz et ignoré la sélection française.

Par Jean-Luc Douin

Publié le 14 septembre 2009 à 15h28, modifié le 02 février 2010 à 09h53

Temps de Lecture 1 min.

Sans surprise, le Lion d'or de la 66e Mostra a été attribué au film israélien de Samuel Maoz, Lebanon, impressionnante vision de la guerre du Liban en 1982 à partir d'un tank qui apparaît comme la métaphore d'un minuscule pays assiégé de toutes parts.

Plus surprenant est le choix du Prix de la mise en scène à la vidéaste iranienne Shirin Neshat pour Women without Men, qui montre non sans arrière-pensées le coup d'Etat de 1953 orchestré par la CIA pour permettre au chah d'abattre le pouvoir communiste, et la révolte des femmes contre les diktats mâles et religieux. Lola, du Philippin Brillante Mendoza (pluies diluviennes à Manille, inlassables démarches de deux grands-mères, infatigables fourmis dignes d'Imamura), et Persécution, de Patrice Chéreau ou White Material, de Claire Denis (Le Monde du 10 septembre) pouvaient prétendre à cette récompense.

Le jury présidé par Ang Lee a donc fait l'impasse sur une sélection française qui honorait notre cinématographie et la tradition cinéphile de la Mostra. En marge de la sélection officielle d'un festival qui annonce une fréquentation en hausse de 35 %, on a pu vérifier ici et là combien le cinéma est un indispensable témoin des soubresauts socio-politiques qui agitent la planète. D'Iran, par exemple, nous vient Tehroun, de Nader Homayoun, portrait au vitriol d'un Téhéran où chômeurs, mendiants, prostituées et mafieux pratiquent le trafic de nouveau-nés.

Harragas, de Merzak Allouache, dépeint les tentatives d'habitants de Mostaganem pour rejoindre l'Espagne par la mer, se noyant en route ou se faisant épingler et renvoyer au bled. Dans Honeymoons, de Goran Paskaljevic, ce sont des couples d'Albanais et de Serbes du Kosovo qui cherchent à rejoindre l'Italie ou l'Autriche pour vivre une vie meilleure.

Ces deux films figuraient dans la sélection de Venice Days (l'équivalent de la Quinzaine des réalisateurs cannoise). Ainsi que le divertissement caustique et bunuélien d'Alex van Warmerdam, Les Derniers jours d'Emma Blank. Ce maître de l'absurde kitsch a une façon bien à lui de franchir les frontières de la fable sociale. Une tyrannique châtelaine pousse ses domestiques à la révolte au fil d'une intrigue qui bouscule les règles du jeu. Cette farce noire confirme le talent désarmant d'un créateur original.

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