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Un rapport qui soulève l'indignation

Des garçons se promènent à dos d'âne dans le camp de réfugiés de Jabaliya.

Des garçons se promènent à dos d'âne dans le camp de réfugiés de Jabaliya.

Photo : AFP / Mahmud Hams

Radio-Canada

Outrée par les conclusions de l'enquêteur onusien Richard Goldstone sur la guerre à Gaza, la classe politique israélienne soutient à l'unisson que l'État hébreu n'a fait que se défendre après avoir été attaqué par des terroristes.

En Israël, la classe politique, les médias et une bonne partie de la société civile se montrent indignés par les conclusions du rapport de la mission d'enquête des Nations unies au sujet de l'assaut mené l'hiver dernier par l'armée israélienne dans la bande de Gaza.

Le rapport de l'enquêteur Richard Goldstone conclut qu'au cours de ce conflit, l'armée israélienne et le mouvement islamiste Hamas se sont tous les deux livrés à des opérations assimilables à des crimes de guerre et peut-être, par certains aspects, à des crimes contre l'humanité.

Le rapport suggère au Conseil de sécurité de l'ONU de sommer les deux parties d'ouvrir des enquêtes crédibles sur ces attaques jugées contraires au droit international d'ici trois mois, à défaut de quoi, il devrait saisir la Cour internationale de justice du dossier d'ici six mois.

Cette solution a été vertement dénoncée par le ministre israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor. Ce dernier a d'ores et déjà fait savoir que l'État hébreu ne permettra pas que ses commandants et ses soldats soient traduits devant un tribunal international. « Toutes les fois qu'une démocratie voudra se défendre contre la terreur, elle devra tenir compte d'une campagne de propagande des terroristes », s'est-il plaint.

Cet argument est repris par l'ensemble de la classe politique, en commençant par le président Shimon Pérès, qui soutient dans un communiqué que les auteurs du rapport « se moquent de l'Histoire », en ne distinguant pas les agresseurs de ceux qui se défendent.

« C'est le Hamas qui a engagé cette guerre en commettant des crimes horribles. Ce rapport confère une légitimité au terrorisme et ne tient pas compte du devoir d'Israël de se défendre », a-t-il dit.

Le porte-parole du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, Mark Regev, n'a pas fait dans la dentelle non plus pour dénoncer les conclusions de l'enquête onusienne. « Ce rapport a été conçu dans le péché et constitue le produit d'une union entre la propagande et le biais », a-t-il déclaré, en soulignant que tout ce que fait l'armée peut faire l'objet d'une enquête par les tribunaux « férocement indépendants » de l'État.

Le rapport du juge Goldstone souligne qu'Israël a fait un usage disproportionné de la force et violé le droit humanitaire international. Israël « ne s'est pas entouré des précautions nécessaires requises par le droit international pour limiter les pertes en vies humaines, les blessures occasionnées aux civils et les dommages matériels », lit-on dans le document.

Les enquêteurs citent « les tirs d'obus au phosphore blanc sur les installations de l'UNRWA » (agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens), « la frappe intentionnelle sur l'hôpital Al-Qods à l'aide d'obus explosifs et au phosphore » et « l'attaque contre l'hôpital Al-Wafa » comme autant de « violations du droit humanitaire international ».

Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a pour sa part été épinglé pour les tirs de roquettes sur des cibles non militaires, notamment celles tirées en direction de la ville de Sderot.

Le mouvement islamiste a dénoncé mardi soir le rapport de l'ONU, en inversant la rhétorique israélienne. « C'est un rapport politique, déséquilibré et malhonnête, dans la mesure où il met sur le même plan ceux qui commettent des crimes et ceux qui résistent », a déclaré un dirigeant du mouvement islamiste à Gaza, Ismaël Radwan. « Ce document va satisfaire l'ennemi sioniste puisque le Hamas se retrouve sur le banc des accusés. »

Israël, comme les États-Unis et le Canada, juge que le mouvement islamiste Hamas est un groupe terroriste, plutôt qu'un mouvement qui lutte pour l'indépendance du peuple palestinien, toujours privé d'État plus de 60 ans après la création de l'État hébreu.

La guerre à Gaza a fait entre 1166 morts côté palestinien, selon la version de l'armée israélienne, et 1503, selon les services d'urgence palestiniens, qui ont dit prendre en compte les décès de blessés, qui se comptent par milliers. Les Israéliens déplorent de leur côté moins d'une quinzaine de morts.

Le conflit a complètement ravagé plusieurs secteurs de l'enclave palestinienne, dans lequel s'entassent 1,5 million de personnes, notamment dans les villes de Gaza et de Rafah.

Discussions sur le colonisation

L'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, a rencontré une nouvelle fois le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, mercredi, pour discuter du gel des colonisations israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Cette mesure est exigée clairement par l'administration Obama depuis plusieurs mois, qui y voit là un moyen de relancer les pourparlers de paix avec les Palestiniens, actuellement au point mort. Les Israéliens veulent autoriser la croissance naturelle.

Plus tôt cette semaine, M. Nétanyahou a exclu un gel total des constructions dans les colonies israéliennes. Il a même fait part de son intention de donner un coup d'accélérateur à la colonisation avant d'annoncer une éventuelle suspension temporaire.

M. Nétanyahou a dit n'être disposé qu'à une simple « réduction » du nombre des mises en chantier en Cisjordanie. Il exclut toutefois toute limitation de la construction à Jérusalem-Est.

Avec les informations de Agence France-Presse et Associated Press

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