Les tirs de missiles iraniens à moyenne et courte portée, dimanche 27 et lundi 28 septembre, font partie, estiment les autorités israéliennes, d'une démonstration de force au moment où doit s'ouvrir à Genève, le 1er octobre, une séance de négociations sur le nucléaire, entre Téhéran et les "Six" (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne). Et ce, alors que la communauté internationale vient d'apprendre l'existence d'une seconde usine d'enrichissement de l'uranium près de la ville de Qom, en Iran.
Les tirs de missiles de courte portée Fateh (170 km de portée) ou Zelzal (400 km), qui ont eu lieu au cours de manoeuvres organisées par les Gardiens de la révolution, sont récurrents. Ces manoeuvres auraient permis de tester des Shahab-1 et 2, missiles à propulsion liquide basés sur la vieille technologie soviétique des Scud, et dont la portée respective est de 300 et environ 600 km. Selon le commandant de l'armée de l'air iranienne, Hussein Salami, l'Iran aurait aussi testé avec succès des versions modernisées - et à propulsion solide - des missiles Shahab-3, Sajjil-1 et Sajjil-2.
La différence entre propulsion liquide et solide est significative : dans le premier cas, le missile nécessite de longues heures de préparation, notamment pour remplir ses réservoirs d'ergols. Dans le second, les délais de mise en oeuvre de ces missiles mobiles sont nettement plus courts. Leur réactivité et leur précision sont plus importantes, ce qui accroît leur capacité dissuasive. Le missile Shahab-3 a été testé à de nombreuses reprises. Sa portée fait l'objet d'estimations variées, entre 1 300 et 1 500 km.
L'Iran affirme que les versions modernisées des Shahab-3 et Sajjil testées lundi ont une portée d'au moins 2 000 km, ce qui mettrait des pays du sud-est de l'Europe, Israël et les forces américaines stationnées dans le Golfe à portée de Téhéran. Tel-Aviv est en effet situé à un peu plus de 1 000 km des sites de missiles situés à l'ouest de l'Iran. Ce n'est pas la première fois que l'Iran annonce avoir testé des missiles d'une telle portée. Il améliore ainsi ses capacités balistiques, mais l'étape consistant à assembler une bombe nucléaire sur un vecteur représente un saut technologique complexe. Israël ne croit pas que l'Iran ait atteint ce stade.
Les experts israéliens soulignent que les négociations de Genève sont celles de la dernière chance et que si elles échouent, Israël devra s'interroger sur la nécessité d'une intervention pour détruire une partie des sites nucléaires iraniens au printemps.
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