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Les Palestiniens veulent porter le rapport Goldstone devant les Nations unies

A Genève, les Occidentaux n'ont pas voté un texte soutenant le rapport du juge, critique pour Israël.

Par Philipe Bolopion et Laurent Zecchini

Publié le 17 octobre 2009 à 14h22, modifié le 17 octobre 2009 à 14h22

Temps de Lecture 3 min.

L'Autorité palestinienne entend placer l'ONU face à ses responsabilités. Elle est déjà parvenue à convaincre le Conseil des droits de l'homme d'adopter, vendredi 16 octobre à Genève, une résolution soutenant les conclusions du rapport du juge Richard Goldstone, qui accuse Israël et le Hamas d'avoir commis des "crimes de guerre" lors du conflit de Gaza (décembre 2008-janvier 2009).

Les responsables palestiniens oeuvrent désormais pour que le dossier soit examiné par l'Assemblée générale des Nations unies, voire transmis au Conseil de sécurité. Le document de Genève a été approuvé par 25 voix sur 47. Six pays ont voté contre (notamment les Etats-Unis, l'Italie et les Pays-Bas), onze se sont abstenus et cinq n'ont pas participé au vote, dont le Royaume-Uni et la France. Dans un communiqué du Quai d'Orsay, vendredi, Paris avait estimé "la mise aux voix de ce projet prématurée" et que le texte "mêlait de manière inopportune le rapport de la mission d'établissement des faits et des questions sans lien direct avec le mandat du Conseil des droits de l'homme", détournant ainsi l'action du Conseil "de l'objectif qu'il s'était initialement assigné".

Outre les conclusions du juge Goldstone, ce texte dénonce des violations des droits de l'homme à Jérusalem-Est et accuse Israël d'entraver l'accès des musulmans à la mosquée Al-Aqsa. Très critique pour l'Etat juif, cette résolution, initiée par les Palestiniens, a été soutenue par les pays arabes, africains et non alignés. "Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, doit faire ce qui est attendu de lui et transmettre le dossier au Conseil de sécurité", a expliqué au Monde le représentant de l'Autorité palestinienne à l'ONU, Riyad Mansour.

Il est probable que les Etats-Unis, qui jugent le rapport Goldstone "déséquilibré" au détriment d'Israël, utiliseront leur droit de veto pour bloquer son examen par le Conseil de sécurité.

Le représentant palestinien travaille avec les pays arabes et non alignés à l'organisation d'un débat au sein de l'Assemblée générale de l'ONU "avant le mois de décembre". Une majorité des 192 pays de l'assemblée est acquise à la cause palestinienne et, en l'absence de droit de veto au sein de cette institution, le passage d'une résolution condamnant Israël ne devrait guère poser problème. Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou s'est livré à un intense lobbying, avec le soutien de Washington, pour éviter que les pays européens approuvent la résolution, pour en diminuer la portée devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Rivalité interpalestinienne

De ce point de vue, les Israéliens s'estiment satisfaits, même s'ils dénoncent une résolution "injuste", qui "ignore les attaques meurtrières perpétrées par le Hamas et d'autres organisations terroristes contre des civils israéliens ". Les Palestiniens se sont en revanche réjouis du vote du Conseil. Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a exprimé l'espoir que cette décision "devienne un levier pour protéger les Palestiniens contre Israël" et le Hamas s'est félicité de cette "victoire".

Cette réaction, apparemment identique, des organisations palestiniennes cache une rivalité qui n'a cessé de croître. Début octobre, soucieux de ne pas s'aliéner le soutien des Américains, le Fatah, qui contrôle l'Autorité palestinienne, avait renoncé à soutenir la résolution devant le Conseil des droits de l'homme. Immédiatement qualifié de "traître" par le Hamas, Mahmoud Abbas, dont la décision avait été contestée au sein même du Fatah, avait fait machine arrière et demandé une nouvelle réunion du Conseil de Genève.

Le vote de vendredi permet au chef de l'Autorité palestinienne de retrouver un peu de crédit, même s'il est peu probable qu'il suffise à restaurer l'unité palestinienne. Prenant acte des "répercussions de la dispute" entre les deux organisations à propos du rapport Goldstone, l'Egypte, qui mène depuis plusieurs mois une médiation, a annoncé le report sine die de la signature de l'accord de réconciliation interpalestinien, prévue le 26 octobre.

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