Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a annoncé, mercredi 28 octobre, qu'il interdirait la tenue dans ce territoire des élections générales convoquées par l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas le 24 janvier 2010, "par quelqu'un qui n'a pas le pouvoir de faire une telle annonce". "Le ministère demandera des comptes à toute personne impliquée dans ces élections", menace le ministère de l'intérieur du gouvernement Hamas.
Le mouvement islamiste estime aussi ne pas pouvoir organiser les scrutins "parce qu'ils interviennent sans accord national" de réconciliation entre les factions palestiniennes. Ces élections, législatives et présidentielle, ont été convoquées le 24 octobre par le président de l'Autorité palestinienne, mais cette décision a été immédiatement rejetée par le Hamas, qui l'a qualifiée d'"illégale et inconstitutionnelle".
En vertu de la Loi fondamentale palestinienne, M. Abbas devait fixer la date des élections générales trois mois avant leur tenue. Le 24 janvier 2010 est la date de l'expiration du mandat de quatre ans du Conseil législatif palestinien (CLP, le Parlement de l'Autorité palestinienne), élu en 2006. Mais le mouvement islamiste conteste la légitimité de M. Abbas au nom de la Loi fondamentale palestinienne, qui fixe à quatre ans le mandat du président. Celui de M. Abbas, élu en janvier 2005, devait expirer en janvier 2009, mais il a été prorogé d'un an par l'Autorité palestinienne, aux termes d'une disposition de la loi électorale stipulant la tenue des scrutins législatifs et présidentiel en même temps. Le Hamas a contesté cette prorogation. Les législatives de 2006 avaient vu la victoire du Hamas sur son principal rival, le Fatah, dirigé par M. Abbas.
L'Autorité palestinienne et le mouvement islamiste sont à couteaux tirés depuis que le Hamas s'est emparé par la force de la bande de Gaza, en juin 2007, délogeant le Fatah, après dix-huit mois de coexistence houleuse au pouvoir. Les deux factions ont entamé, en février, un dialogue de réconciliation sous l'égide de l'Egypte, sans parvenir jusqu'à présent à un accord. Seul le Fatah a signé l'accord proposé par Le Caire. Cet accord prévoyait notamment sur proposition de l'Egypte de différer la tenue des élections au 28 juin 2010. Mais malgré le refus du Hamas de signer l'accord du Caire, M. Abbas a insisté lors d'un discours, samedi à Ramallah (Cisjordanie), sur la nécessité de parvenir à la "réconciliation nationale" avec le Hamas, qui "est dans l'intérêt du peuple palestinien", selon lui.
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