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Washington se dit "consterné" par la décision d'Israël d'autoriser 900 nouveaux logements à Jérusalem-Est

L'annonce est faite alors que les Palestiniens envisagent la proclamation unilatérale de leur Etat.

Par Laurent Zecchini

Publié le 18 novembre 2009 à 15h44, modifié le 18 novembre 2009 à 17h21

Temps de Lecture 2 min.

Les Etats-Unis ont fait part de leur "consternation", mardi 17 novembre, après que les autorités israéliennes ont indiqué avoir donné leur feu vert à la construction de 900 nouveaux logements dans le quartier de colonisation de Gilo, située à la périphérie sud de Jérusalem. Cette implantation est établie dans la partie Est de la ville revendiquée par les Palestiniens, au-delà de la "Ligne verte", la ligne de démarcation d'avant le conflit de 1967.

Quelque 40 000 Israéliens résident actuellement à Gilo. Cette décision a été prise par la municipalité de Jérusalem, et doit encore être confirmée, mais il ne fait guère de doute qu'elle a reçu l'imprimatur du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Dans une réaction d'une rare sécheresse, le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, a déclaré que les Etats-Unis sont "consternés par la décision prise".

"Au moment où nous nous employons à relancer les négociations (de paix>, de tels agissements rendent nos efforts plus difficiles (...). Les Etats-Unis s'élèvent aussi contre d'autres pratiques israéliennes" à Jérusalem, a ajouté la Maison Blanche, comme "la pratique constante des expulsions et démolitions de maisons palestiniennes".

La position de Washington est claire, a rappelé le porte-parole de la présidence américaine, "le statut de Jérusalem relève de la question du statut permanent" découlant d'un éventuel accord israélo-palestinien. Ce ton très inhabituel de la Maison Blanche s'explique par la proximité de la dernière rencontre entre Benyamin Nétanyahou et le président Barack Obama.

Les deux hommes, qui se sont vus le 9 novembre à Washington, avaient insisté sur le caractère "très positif" de cette rencontre. Or il ne fait guère de doute que M. Nétanyahou s'est gardé d'annoncer à cette occasion une extension de la colonisation, dont les Palestiniens exigent un gel total, comme condition préalable à une reprise du processus de paix.

La décision israélienne va donc être ressentie comme un véritable camouflet infligé au président Obama. M. Nétanyahou, qui a souligné que Gilo fait "partie intégrante de Jérusalem", a longtemps expliqué aux Américains que s'il acceptait un gel de la colonisation, il prendrait le risque de provoquer la chute de son gouvernement, avec la défection probable des partis d'extrême droite et religieux.

Cette explication ne peut guère être retenue dans le cas présent, ces mêmes partis n'ayant jamais exigé une relance aussi massive de la colonisation. L'annonce israélienne a provoqué de nombreuses réactions internationales négatives, notamment celle du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki- Moon, qui a "déploré" cette décision et rappelé que les colonies situées à Jérusalem-Est sont "illégales". Cette relance de la colonisation ne peut que conforter la détermination des Palestiniens de ne faire aucune concession.

"Ceci montre que cela n'a aucun sens de reprendre les négociations" avec Israël, a souligné Saëb Erakat, qui est le principal négociateur palestinien. Le mouvement palestinien traverse une véritable crise depuis que Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a annoncé qu'il ne se représenterait pas à l'élection présidentielle. Ce scrutin a ensuite été reporté sine die, mais M. Abbas a pris son bâton de pèlerin pour convaincre la communauté internationale de reconnaître un Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967.

Considérée comme "unilatérale", cette option a été largement condamnée, notamment par les Etats-Unis et l'Union européenne. Elle constitue une véritable fuite en avant de la part d'un leadership palestinien profondément frustré par l'absence de tout progrès pour relancer le processus de paix. Elle marque surtout un geste de défiance des Palestiniens envers l'administration Obama, laquelle ne peut que constater l'inanité de ses efforts de médiation.

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