Le gouvernement israélien poursuivait, lundi soir 21 décembre, ses discussions marathon, sous l'autorité du premier ministre Benyamin Nétanyahou, sur un possible échange entre le soldat Gilad Shalit, détenu par le Hamas depuis plus de trois ans, et des centaines de détenus palestiniens.
Les sept ministres du "cabinet restreint", qui apparaissent divisés, se sont retrouvés à 20 heures dans le bureau de M. Nétanyahou, pour la cinquième fois en vingt-quatre heures. Ils débattent des conditions d'un échange entre le tankiste israélien détenu dans la bande de Gaza et près de 1 000 prisonniers palestiniens. Cette rencontre pourrait se prolonger jusque tard dans la nuit.
La télévision publique a précisé que M. Nétanyahou s'était engagé à présenter au gouvernement la décision finale de ce cabinet restreint afin que l'ensemble des ministres puissent voter officiellement sur un éventuel accord d'échange de prisonniers. Dans ce cas de figure, le négociateur israélien Hagaï Hadas transmettra la réponse d'Israël au médiateur allemand, qui mène ces dernières semaines avec l'Egypte les négociations indirectes entre Israël et le Hamas au Caire.
"CAPITULATION"
A la mi-journée, M. Nétanyahou a reçu les parents du jeune soldat, qui se sont installés devant son bureau pour attendre le résultat des délibérations du cabinet gouvernemental. "J'espère que chaque ministre est conscient du fait que son choix va décider si Gilad vivra ou non", a déclaré la mère de Gilad, Aviva, avant la rencontre. Dimanche, dans un appel émouvant, le couple avait imploré le premier ministre de "sauver" leur fils en acceptant de conclure un accord avec le Hamas.
Selon la radio publique, trois ministres dont Ehoud Barak (défense) sont d'accord pour qu'Israël relâche des centaines de détenus qui seront autorisés à regagner leurs foyers, y compris en Cisjordanie occupée, comme l'exige le Hamas. Trois autres ministres, dont le nationaliste Avigdor Lieberman (affaires étrangères), sont opposés à cette option. Les hauts gradés conviés à ces réunions seraient tout aussi divisés.
M. Nétanyahou, qui a un poids déterminant dans le choix, s'est jusqu'à présent prononcé contre une telle libération compte tenu du risque, selon lui, que des prisonniers condamnés pour avoir organisé des attentats-suicide ne procèdent à de nouvelles opérations meurtrières après leur élargissement.
Le sergent Gilad Shalit, 23 ans, qui a également la nationalité française, a été capturé le 25 juin 2006 à la lisière de la bande de Gaza par un commando palestinien. Il est depuis aux mains du Hamas qui contrôle la bande de Gaza. Des parents de victimes d'attentats palestiniens opposés à l'échange ont également déposé lundi une lettre au premier ministre dans laquelle ils dénoncent "ce processus de capitulation face au terrorisme qui conduira à une grave atteinte à la sécurité d'Israël".
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