Jimmy Carter s'excuse auprès des Juifs

L'ancien président Jimmy Carter
Photo : AFP / Jessica McGowan
Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Dans une lettre ouverte, l'ancien président américain demande pardon aux membres de la communauté juive pour tout geste ou toute parole qui aurait pu les offenser.
L'ancien président américain Jimmy Carter a demandé pardon aux membres de la communauté juive pour tout geste qui aurait pu les offenser. Cette démarche est pour le moins inusitée venant d'un ancien chef d'État.
Dans une lettre ouverte publiée en exclusivité cette semaine par la Jewish Telegraphic Agency (JTA), le Prix Nobel de la paix 2002 a envoyé son traditionnel message de fin d'année, dans lequel il dit souhaiter la paix entre Israël et ses voisins.
« Nous devons reconnaître les réussites d'Israël obtenues dans des conditions difficiles. Alors que nous nous efforçons d'aider, de façon positive, Israël à continuer d'améliorer ses relations avec la population arabe, nous ne devons pas permettre les critiques amplifiant la stigmatisation d'Israël. » La lettre se termine sur un message surprenant.
Comme j'aurais pu le faire à l'occasion de Rosh Hashanah [le nouvel an juif] et du Yom Kippour [« le Grand Jour du pardon »] - mais cela reste approprié à tout moment de l'année - j'offre une Al Het pour toutes mes paroles ou pour tous mes actes qui auraient pu stigmatiser Israël.
« Al Het » est une prière à Dieu, faite lors du Yom Kippour et par laquelle les Juifs lui demandent pardon pour des péchés l'ayant offensé. Comme l'indique le Jerusalem Post, « en hébreu moderne, ce terme témoigne d'une demande de pardon ».
Dans sa lettre, l'ancien président écrit également qu'il espère que les effusions de sang et la haine qui ont divisé les Israéliens et leurs voisins céderont leur place à un respect et une coopération mutuelle.
Ces dernières années, certaines de ses initiatives ont offensé la communauté juive. En 2006, ses détracteurs n'ont pas apprécié son livre intitulé Palestine: la paix, pas l'apartheid. À leurs yeux, il comparait injustement le traitement réservé aux Palestiniens par Israël au régime de ségrégation raciale en vigueur par le passé en Afrique du Sud.
Sa visite effectuée cette année dans la bande de Gaza, au cours de laquelle il avait rencontré des membres du Hamas, avait en outre indisposé plusieurs dirigeants israéliens.
Le directeur national de la Ligue antidiffamation, Abraham Foxman, un farouche critique de Jimmy Carter, s'est réjoui de la nouvelle, qui marque selon lui un « début de réconciliation ».
Jimmy Carter n'a pas expliqué pourquoi il avait choisi ce moment pour présenter ses excuses. Sa lettre survient toutefois quelques semaines après que son petit-fils, Jason Carter, eut indiqué son intérêt pour un des sièges de sénateurs de Georgie, susceptible de faire l'objet d'une élection en mars. Le district dans lequel il se présenterait compte une importante communauté juive.
Au cours de son mandat, Jimmy Carter a servi de médiateur lors des accords de Camp David, ouvrant la voie au premier traité de paix israélo-arabe entre l'Égypte et l'État hébreu, en 1979. Il a souvent déclaré que sa plus grande déception était de ne pas être parvenu à mettre fin au conflit au Proche-Orient.
Lors d'une récente allocution prononcée dans une université d'Atlanta, il a affirmé qu'il aimerait pouvoir être président des États-Unis pour encore une journée. « C'est ce que je ferais avec une journée de plus: amener la paix entre Israël et ses voisins. »
Avec les informations de Associated Press