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Regard sur le XXe siècle avec les frères Coen

Photo: Métropole films

Avec Inside Llewyn Davis (Être Llewyn Davis), les coréalisateurs Joel et Ethan Coen recréent le New York du début des années 1960, une époque et un endroit qu’ils n’avaient plus visités depuis The Hudsucker Proxy, en 1994. Métro a parlé avec eux.

Vous avez dit d’Inside Llewyn Davis que ça pourrait bien être votre dernier film tourné sur pellicule.
Joel Coen : Ah oui, non, on ne sait pas trop. C’est quelque chose qui reste en évolution parce qu’on ne sait pas ce que sera notre prochain projet, ni où en sera la technologie. C’est possible, effectivement. C’est là que le milieu se dirige, en tout cas. Il y a encore des gens qui tournent sur pellicule, toutefois, et on préfère ça.

C’est intéressant que la pellicule soit devenue une sorte de luxe pour un tournage.
JC : Honnêtement, c’est ce qu’on dit, mais je ne crois pas que ça soit tellement plus cher. Je pense qu’il y a une nouvelle règle dans le show business : tout l’argent qu’on peut épargner en utilisant de nouvelles technologies sera absorbé par une conspiration de l’industrie; ainsi, ça coûtera tout aussi cher que si on avait tourné à l’ancienne. Je ne pense pas que ça soit réellement plus économique, mais il y a sûrement d’autres avantages.

J’ai remarqué – en tant que fan fini de The Hudsucker Proxy – que ce film se déroule dans la même ville, peut-être un an ou deux plus tôt.
Ethan Coen : Oui, absolument! C’est notre «autre» film new-yorkais. Ça se passe à peu près en même temps. Et nous en avons écrit un autre qui se passe en 1962 à New York. Ce sont deux films très différents au point de vue du style. Ça m’a fait penser qu’il serait intéressant de regarder vos films en ordre chronologique selon les périodes où ils se situent.
JC : C’est vrai. Quel serait le premier? J’imagine que ça serait True Grit, puis Miller’s Crossing. Puis Oh Brother [Where Art Thou], puis…
EC : Barton Fink, qui se passe en 1941.

À quel point l’époque dans laquelle une histoire se déroule a-t-elle un impact sur votre decision de réaliser un projet?
EC : Ça dépend de l’identité du projet. Ce n’est pas un facteur qu’on considère de façon isolée. On pense à une histoire, aux personnages qui occupent un certain contexte. Le contexte, c’est le lieu et l’époque. Ça devient un tout homogène.
JC : Oui, un tout homogène, mais l’époque est importante. C’est en partie ce qui nous stimule à créer l’histoire à l’écran.
EC: Quand on prend Miller’s Crossing, par exemple, les personnages, des sortes de gangsters, n’auraient pas vraiment de sens dans un autre contexte.

Et il en va de même pour les chanteurs folk à New York ils n’ont de sens que dans une période de temps limitée.
EC : Oui. (rires)
JC : Et puis les gens nous demandent toujours si nous ferions une suite à un de nos films. Le seul projet qui nous semblerait intéressant à ce titre serait de faire un Old Fink qui mettrait en scène Barton Fink en 1967 à San Francisco, alors qu’il serait un vieux professeur à Berkeley.
EC : Nous attendons juste que John Turturro soit assez vieux. On ne veut pas avoir à le maquiller.

C’est sûrement un sujet délicat…
JC : Non, non, il est partant. Complètement. Ça ne le dérangerait pas.
EC : On va recruter John Goodman aussi. C’est un projet en développement.

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Inside Llewyn Davis
En salle dès le 25 décembre

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