Shahar Peer, en toute sécurité…
- Publié le 19-02-2010 à 09h02
L’Israélienne vit une belle histoire à Dubaï
TENNIS
DUBAI C’est une belle histoire. Une belle revanche aussi… Shahar Peer s’est qualifiée jeudi pour les demi-finales du tournoi de Dubaï qu’elle n’avait pu disputer l’an dernier suite au refus des Émirats de lui accorder un visa. L’Israélienne de 22 ans a battu par abandon, à 7-5, 3-0, la Chinoise Na Li sur un court annexe contrôlé par 21 agents en raison de mesures de sécurité drastiques prises à son égard.
“J’espère rester ici”, confia-t-elle, satisfaite du devoir accompli. “Je savais depuis le début que je jouerais probablement la plupart de mes matches là et puis j’aime vraiment ce court. Je m’y suis habituée…”
Sous prétexte qu’elle est Israélienne, Shahar Peer avait été interdite de participation à Dubaï jusqu’ici, mais après des menaces des instances internationales du tennis de retirer leur agrément au tournoi, elle avait reçu le droit de se rendre aux Émirats avec ses raquettes. La droitière a saisi l’opportunité à deux mains, battant notamment Yanina Wickmayer (WTA 15) et Caroline Wozniacki (WTA 3) pour se frayer un chemin jusque dans le dernier carré.
“Il ne devrait y avoir aucun lien entre le sport et la politique, poursuivit-elle. Beaucoup d’émotions se sont bousculées en moi après ce succès contre Yanina. Il ne s’agissait pas seulement de la battre, il fallait gérer ce qui se passait autour et mettre tout de côté pour se concentrer uniquement sur le tennis.”
À Dubaï, Shahar Peer bénéficie d’un encadrement digne d’un véritable chef d’État. Dès qu’elle quitte son hôtel, la joueuse est ainsi prise en charge par une garde rapprochée qui la conduit jusque sur le site du tournoi.
Dans l’enceinte, elle a son propre vestiaire et également son propre court, à l’abri d’un immeuble, avec une entrée facile à filtrer, des gradins d’un seul côté et des caméras de surveillance.
“Cela ne fait pas trop drôle. Je pense que je devrais même exiger ce traitement à chaque tournoi, sourit-elle. J’ai mes propres chaperons et tout le monde est très gentil avec moi. Je n’ai pas peur, car j’ai déjà joué à Doha et j’avais vraiment apprécié. Les événements de l’an dernier m’ont beaucoup peiné. Mais bon, je regarde de l’avant et tout se passe bien pour l’instant.”
Les organisateurs, eux, sont un peu plus ennuyés. Alors qu’elle affrontera Venus Williams, la tenante du trophée, vendredi, Alan Mills, le juge arbitre du tournoi, se demande comment il va devoir s’y prendre au cas où elle venait à atteindre la finale.
“La situation est réexaminée chaque jour. Et c’est la sécurité et la police qui dicteront ce qui doit se passer, a-t-il indiqué. On nous a demandé d’agir au jour le jour. Si elle va en finale, on se demande où ils vont pouvoir installer les 5.000 spectateurs”, a-t-il conclu.
© La Dernière Heure 2010