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Les interventions médicales inutiles en hausse au Québec

De plus en plus d’interventions médicales inutiles sont effectuées au Québec et dans le monde, pesant sur les dépenses en santé et nuisant à la santé des patients.

C’est ce qu’on appelle le surdiagnostic ou la surmédicalisation, un problème auquel s’attaque l’Association médicale du Québec (AMQ) avec une nouvelle campagne de sensibilisation intitulée Choisir avec soin. L’AMQ organisait également mercredi le premier Symposium québécois sur le surdiagnostic, qui a réuni à Montréal plus de 120 professionnels de la santé.

«Les radiographies sont très rarement nécessaires pour les douleurs lombaires, à moins que les symptômes durent depuis plus de six mois. Il s’en réalise toutefois pour des millions et des millions de dollars chaque année, constate le Dr Laurent Marcoux, président de l’AMQ. Ça occupe les machines, ça crée des dépenses inutiles et c’est dommageable pour le patient, puisque c’est potentiellement cancérigène.»

Des médicaments sont aussi fréquemment prescrits alors que ce n’est pas nécessaire, comme des antibiotiques pour des sinusites virales.

Selon une étude de l’AMQ publiée en avril 2013, le gouvernement du Québec pourrait sauver 5G$ seulement en éliminant le surdiagnostic et le surtraitement. Ce montant pourrait être réinvesti là où les besoins sont réels, dans un contexte où la pression sur les soins de santé va en augmentant.

La responsabilité de ce gaspillage serait partagée entre les médecins, les patients, la culture et le système, d’après M. Marcoux. De plus en plus de moyens de diagnostiquer, comme les échographies, la résonnance magnétique et différents types de scans sont disponibles, et les médecins seraient tentés de les utiliser, pas toujours à bon escient. Ils voient les patients rapidement, et les conversations approfondies, utiles et profitables entre les deux sont de plus en plus rares. Les médecins auraient aussi tendance à céder aux patients inquiets qui insistent pour obtenir un test ou un traitement.

«Le patient devrait être un partenaire du médecin. Il a le devoir de s’informer et de demander: est-ce que c’est vraiment le meilleur traitement pour moi? Est-ce nécessaire?», croit Dr Marcoux.

La campagne Choisir avec soin s’adresse donc tout autant aux médecins qu’aux patients. Elle identifie des examens et traitements fréquents sur lesquels ils devraient s’interroger.

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