Pas de négociation sans un retrait de la colonisation

La Ligue arabe a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il n'y aura pas de négociations directes ou indirectes entre Israël et les Palestiniens "sans un arrêt des mesures israéliennes prise" en vue de de la construction de 1.600 logements à Jérusalem-est.

BELGA
Pas de négociation sans un retrait de la colonisation
©AFP Internet

"Si les mesures israéliennes prises pour la construction de centaines de logements dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-est, ne sont pas arrêtées immédiatement, les négociations proposées (par Washington) seraient inutiles", a prévenu dans un communiqué le comité arabe de suivi du processus de paix, à l'issue d'une réunion urgente au niveau des ambassadeurs de ses 13 pays membres.

"Les mesures israéliennes doivent être arrêtées avant toute discussion sur une reprise des négociations directes ou indirectes" entre Israël et les Palestiniens, ajoute le communiqué. Le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui a assisté à la réunion, a affirmé à la presse que le président palestinien Mahmoud Abbas l'avait "informé qu'il ne participera pas à des négociations dans les circonstances actuelles". "Notre (les Arabes) position est claire: il ne peut pas y avoir des négociations directes ou indirectes si les récentes décisions israéliennes (concernant la colonisation) ne sont pas annulées", a-t-il ajouté.

Selon M. Moussa, "les Etats-Unis ont assuré au président palestinien que lorsque les négociations commenceront, ils n'accepteront pas des mesures unilatérales (israéliennes), or les négociations ont commencé et les mesures unilatérales également". Il a indiqué qu'une nouvelle réunion du comité de suivi arabe sera convoquée rapidement "si dans les deux ou trois jours qui viennent rien n'est fait" pour annuler la décision israélienne. Le feu vert du gouvernement israélien à la poursuite de la colonisation est intervenu mardi en pleine visite du vice-président américain Joe Biden, dont le pays vient d'arracher une reprise de négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens.

"La décision du gouvernement israélien (...) sape (...) la confiance dont nous avons besoin maintenant afin de commencer et produire des négociations fructueuses", a estimé mercredi M. Biden à Ramallah (Cisjordanie), au côté de M. Abbas. Se félicitant de la réaction américaine, la partie palestinienne a avancé que l'attitude de l'Etat hébreu menaçait les négociations. M. Abbas a accusé Israël de "détruire la confiance" et de porter "un coup sévère" aux tentatives de reprise de dialogue entre les deux camps.

"Nous voulons voir (les) déclarations, en particulier américaines, se traduire dans les faits afin de contraindre Israël à arrêter les activités de colonisation", a pour sa part plaidé le principal négociateur palestinien Saëb Erakat. Réuni au niveau ministériel la semaine dernière, le comité de suivi arabe avait donné le feu vert à des négociations israélo-palestiniennes indirectes, afin "de donner une chance aux efforts américains", pour relancer le processus de paix.

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