Pour Lieberman les appels au gel de la colonisation ne sont "pas raisonnables"

Entre crise diplomatique israélo-américaine et affrontements sur le terrain entre forces de l'ordre israéliennes et jeunes Palestiniens, l'annonce par Israël, le 9 mars, du feu vert à un projet de construction de 1 600 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est n'en finit plus de faire des vagues. Mercredi 17 mars, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a fait savoir qu'elle attendait toujours une réponse officielle du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Au même moment, celui-ci appelait le vice-président américain, Joe Biden, pour tenter de calmer les tensions, tandis que son ministre des affaires étrangères, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, jetait au contraire de l'huile sur le feu.

Pour M. Lieberman, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse avec son homologue européenne, Catherine Ashton, les appels de la communauté internationale à geler la colonisation juive à Jérusalem-Est ne sont "pas raisonnables". "Je pense que cette requête est, à bien des égards, une occasion pour la communauté internationale de s'en prendre à Israël, d'appliquer des pressions et de demander des choses qui ne sont pas raisonnables", a estimé le ministre, chef du parti ultranationaliste Israël Beiteinou.

La visite de M^me Ashton en Israël et dans les territoires palestiniens survient dans un climat de vives tensions politico-religieuses à Jérusalem-Est et de crise diplomatique entre Israël et les Etats-Unis. Une crise que Benyamin Nétanyahou a tenté de circonscrire en s'entretenant avec Joe Biden, sans que soient dévoilés les détails de la conversation entre les deux hommes. M. Nétanyahou doit se rendre prochainement aux Etats-Unis pour prendre la parole devant la conférence annuelle du groupe d'influence pro-israélien Aipac (American Israel Public Affairs Committee), prévue du 21 au 23 mars à Washington. Selon la radio publique israélienne, M. Nétanyahou devrait rencontrer M. Biden et la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, à l'occasion de son voyage.