Quelques heures à peine après une entrevue entre Benyamin Nétanyahou et Barack Obama sur la colonisation à Jérusalem-Est, un conseiller de la ville a annoncé un nouveau projet de logements pour des juifs dans un quartier arabe de la Ville sainte. La municipalité de Jérusalem a donné mardi 23 mars son autorisation à la mise en chantier d'un projet immobilier dans le quartier de Cheikh Djarrah, où des Palestiniens avaient été expulsés l'an dernier. Cette annonce ne devrait pas réchauffer les relations entre les Etats-Unis et les Palestiniens d'une part, et Israël de l'autre.
Les médias israéliens rapportent que Benyamin Nétanyahou a fait part de sa surprise quant à cette annonce, bien que, selon Elisha Peleg, membre de la commission de la construction de la municipalité de Jérusalem, une partie du projet avait déjà obtenu un aval technique, l'été dernier. Elisha Peleg a assuré mercredi que Jérusalem était "une ville unie sous souveraineté israélienne" et qu'il fallait "continuer d'y délivrer des permis de construire" partout, que ce soit à Cheikh Djarrah ou à Ras al-Amoud, autre quartier arabe de Jérusalem-Est.
Le négociateur palestinien Saeb Erekat a déclaré que le président Mahmoud Abbas insisterait pour qu'Israël renonce au projet de Cheikh Djarrah comme à celui des 1 600 logements à Ramat Shlomo, dans les faubourgs nord de Jérusalem-Est. "Il y a une frustration internationale croissante à l'égard d'Israël quant à ses décisions et agissements. Israël s'enfonce lui-même dans une impasse dont il devra s'extirper s'il est sérieux au sujet de la paix", a estimé M. Erekat.
Rare intervention publique de sa part à ce sujet, l'Arabie saoudite a réclamé mercredi aux grandes puissances impliquées dans les efforts de paix au Proche-Orient "des clarifications sur la politique d'arrogance d'Israël et sur son insistance à défier la volonté internationale". La France a déploré le projet de Cheikh Djarrah, rappelant que la communauté internationale ne reconnaissait pas l'annexion de la partie orientale de Jérusalem par Israël en 1967 et condamnant "toute décision qui préjuge de son statut final".
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