Nétanyahou boudera le sommet d'Obama

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.
Photo : AFP / Menahem Kahana
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le PM israélien ne participera pas au sommet sur la sécurité nucléaire, la semaine prochaine, à Washington, craignant que la politique nucléaire d'Israël ne se retrouve sur la sellette. Cette décision survient sur fond de tension croissante entre Washington et Tel-Aviv.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou ne participera pas au sommet sur la sécurité nucléaire qui doit avoir lieu lundi et mardi à Washington.
L'État hébreu sera plutôt représenté par le vice-premier ministre, Dan Meridor.
Selon un responsable israélien, Tel-Aviv craint que des pays comme l'Égypte et la Turquie ne profitent de l'occasion pour réclamer qu'Israël signe le Traité de non-prolifération (TNP).
D'aucuns y verront sans doute un nouvel indice que le torchon brûle entre Israël et les États-Unis. La dernière visite du premier ministre Nétanyahou à Washington le mois dernier s'est particulièrement mal déroulée.
Mercredi encore, le premier ministre Nétanyahou ne laissait transpirer aucun signe de son désistement à venir. Il était prévu qu'il se rende à Washington et qu'il y martèle une fois de plus son message selon lequel l'Iran doit faire l'objet de sanctions de la communauté internationale en raison de son programme nucléaire.
Interrogé par Associated Press quant à la possibilité que le programme nucléaire israélien se retrouve lui aussi sur la sellette, le premier ministre Nétanyahou avait répondu : « Cette conférence porte sur le terrorisme nucléaire. Je ne crois pas que quiconque pensera qu'Israël est un régime terroriste. Tout le monde peut reconnaître un État voyou et terroriste quand ils en voient un, et ils en voient beaucoup autour d'Israël ».
Israël n'a jamais reconnu qu'il possédait l'arme nucléaire. Il mène depuis longtemps une politique dite d'ambiguïté au sujet de ses capacités nucléaires. N'ayant jamais signé le TNP, l'État hébreu ne s'est pas engagé à ne pas développer l'arme nucléaire et n'est pas assujetti à des inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique.
Les experts en la matière sont cependant d'avis qu'Israël possède des dizaines, voire des centaines, d'ogives nucléaires.
La Turquie confirme pour sa part qu'elle soulèvera la question des capacités nucléaires d'Israël à Washington. « La Turquie croit qu'Israël ne devrait pas posséder d'armes nucléaires, à l'instar des autres pays de la région, et cette opinion sera exprimée lors du sommet », a confirmé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
À Washington, un porte-parole du Conseil de la sécurité nationale, Mike Hammer, a pris acte de la décision d'Israël. Il a réitéré que l'objectif du sommet est d'assurer la sécurité du matériel nucléaire partout sur la planète d'ici quatre ans et qu'à ce titre, Washington préconise des mesures concrètes pour empêcher que des éléments terroristes ne mettent la main sur ce matériel.

Benyamin Nétanyahou et Barack Obama (Archives)
Photo : Jim WATSON
Les relations entre Washington et Israël se sont crispées depuis l'arrivée au pouvoir du président Obama.
Elles se sont particulièrement détériorées depuis qu'Israël a annoncé la construction de logements dans Jérusalem-Est lors d'une visite du vice-président Joe Biden destinée à relancer les pourparlers de paix avec l'Autorité palestinienne.
Les Palestiniens réclament l'arrêt de la colonisation juive dans les territoires occupés, et notamment à Jérusalem-Est, dont ils veulent faire la capitale de leur futur État. Israël refuse d'agir de la sorte.
Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters