Nouvelle tentative de négocier un accord

Après une interruption d’un an et demi et quelques redémarrages ratés, le processus de paix israélo-palestinien devrait finalement se mettre en marche. Selon Israël, c’est ce mercredi que vont débuter les pourparlers indirects entre le gouvernement Netanyahou et le régime Abbas.

Renée-Anne Gutter
Nouvelle tentative de négocier un accord
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Correspondante à Jérusalem Après une interruption d’un an et demi et quelques redémarrages ratés, le processus de paix israélo-palestinien devrait finalement se mettre en marche. Selon Israël, c’est ce mercredi que vont débuter les pourparlers indirects entre le gouvernement Netanyahou et le régime Abbas.

Un début qui sera officialisé par les Palestiniens à la fin de la semaine, après que l’exécutif de l’OLP y aura donné son feu vert. Les rendez-vous que le médiateur américain George Mitchell a fixés cette semaine - mercredi avec le Premier ministre israélien à Jérusalem, vendredi avec le raïs palestinien à Ramallah - devraient donc pour la première fois s’axer sur des tractations substantielles. Ces pourparlers "de proximité" seront censés durer quatre mois et ouvrir la voie à des négociations directes qui pourront définitivement résoudre le conflit. C’est-à-dire établir un Etat palestinien indépendant aux côtés d’Israël. Cette fois "c’est pour de bon", dit-on en Israël.

Rares sont toutefois les optimistes, tant israéliens que palestiniens. Selon les analystes, les deux camps préparent plutôt déjà leurs arrières en prévision de l’échec, chacun étant résolu à en rejeter la faute sur l’autre et à s’assurer ainsi les bonnes grâces de Washington. Car les ornières demeurent. A commencer par l’agenda même des pourparlers indirects.

Fort du soutien renouvelé de la Ligue arabe, les Palestiniens exigent de négocier immédiatement les dossiers les plus sensibles - dont Jérusalem et les réfugiés palestiniens - et de débuter par celui des frontières de leur future Palestine.

M. Netanyahou accepte d’évoquer ces dossiers-clés, mais uniquement de façon préliminaire, pour en décider ultimement en négociation directe. Il tient à ouvrir les pourparlers indirects en donnant la priorité aux modalités de sécurité qu’Israël exigera du futur Etat palestinien, et au partage des ressources d’eau régionales.

Par ailleurs, la polémique se poursuit au sujet du gel de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Gel sans lequel les Palestiniens refusaient de se rasseoir à la table des négociations. Les Palestiniens affirment à présent avoir reçu des Américains la garantie qu’Israël s’abstiendra de construire en territoire controversé tant que se poursuivront les négociations. L’administration Obama aurait obtenu une promesse dans ce sens de la part de M. Netanyahou. Et elle-même s’engagerait - selon les Palestiniens - à prendre des mesures contre "toute provocation qui risquerait de faire échouer les pourparlers. Mais côté israélien, l’on dément avoir fait de telles promesses. En septembre expirera le moratoire décrété par M. Netanyahou sur les chantiers juifs en Cisjordanie. Précisément au moment où les négociations devront passer à leur étape déterminante, directe et bilatérale. Or, M. Netanyahou aura difficile à convaincre sa droite gouvernementale de ne pas relancer l’implantation juive en "Judée-Samarie", et à plus forte raison dans la Jérusalem "unifiée".

Donc, même si les pourparlers qui débutent ces jours-ci parviennent à écarter quelques écueils, la crise n’est que partie remise.

Pour consolider le rôle de l’Egypte dans la relance diplomatique, le président Moubarak a reçu Benjamin Netanyahou lundi à Charm-E-Cheikh. Rien de substantiel n’a filtré de leur entretien. L’on n’exclut pas que celui-ci ait aussi porté sur le nucléaire, l’Egypte exigeant qu’Israël se joigne au traité de non-prolifération nucléaire. Mahmoud Abbas est attendu en Egypte mercredi.

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