Des pourparlers menacés avant d'être relancés

Des soldats israéliens inspectent la mosquée incendiée.
Photo : AFP / Jaafar Ashtiyeh
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'incendie d'une mosquée dans un village de Cisjordanie compromet la relance des pourparlers israélo-palestiniens, affirme le président de l'Autorité palestinienne.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré mardi que l'incendie d'une mosquée dans le village palestinien d'Al-Loubban al-Charquiya est susceptible de compromettre la relance annoncée des pourparlers de paix israélo-palestiniens.
Cette déclaration a été faite quelques heures à peine après l'arrivée en Israël de l'émissaire du président Obama, George Mitchell. M. Mitchell doit terminer les préparatifs en vue de la reprise de ce dialogue. Il doit amorcer sa mission mercredi en rencontrant le premier ministre Benyamin Nétanyahou.
« Le président Abbas condamne l'incendie d'une mosquée à Al-Loubban al-Charquiya par des colons extrémistes et considère que la responsabilité en incombe au gouvernement israélien parce que l'armée protège les colons », peut-on lire dans un communiqué du bureau de M. Abbas.
Cette attaque criminelle menace les efforts pour relancer le processus de paix.
Al-Loubban al-Charquiya est un petit village palestinien situé près de Naplouse. Il est entouré des colonies juives d'Eli, de Maalé Nevona et de Shilo.
L'incendie qui a détruit sa mosquée s'est déclaré mardi matin. Le maire du village, Jamal Daraghmeh, a accusé des colons juifs d'être responsables du sinistre, bien qu'il admette qu'aucun témoin n'était présent au moment de l'incident.
Une plainte a été déposée auprès de l'administration militaire israélienne en Cisjordanie, qui enquête maintenant en collaboration avec la police israélienne et les autorités palestiniennes pour déterminer si l'incendie est bel et bien d'origine criminelle.
Des enquêteurs israéliens sur place affirment que le brasier pourrait être dû à un court-circuit. La mosquée était en rénovation.
Des responsables locaux palestiniens affirment que les autorités israéliennes les avaient avertis lundi de la possibilité d'une attaque de colons en représailles à la démolition par l'armée de six constructions illégales dans la colonie de Shavei Shomron, près de Naplouse.
Depuis des mois, des colons extrémistes pratiquent une politique de représailles systématiques - dite du "prix à payer" - qui consiste à attaquer des cibles palestiniennes chaque fois que des mesures considérées comme allant à l'encontre de la colonisation sont mises en oeuvre.
Les pourparlers de paix devaient être relancés il y a environ deux mois, mais le projet a tourné au vinaigre lorsque le gouvernement israélien a annoncé la construction de nouveaux logements à Jérusalem-Est, que les Palestiniens considèrent comme la capitale de leur futur État.
L'affaire a également envenimé les relations entre le gouvernement israélien et l'administration Obama.
Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters