Arrivée en Turquie des passagers de la flottille pro-palestinienne
- Publié le 03-06-2010 à 07h07
- Mis à jour le 03-06-2010 à 08h04
Les activistes resteront normalement deux jours sur place en mémoire des victimes. Parmi eux, se trouvent les 4 ressortissants belges
Israël, sous pression, expulse les militants pro-palestiniens
BRUXELLES Quatre cent quatre-vingt-huit activistes du convoi maritime d'aide à Gaza victime lundi d'un raid israélien meurtrier, sont arrivés dans la nuit de mercredi à jeudi en Turquie, ont annoncé des responsables gouvernementaux.
Par ailleurs, un C-130 de l'armée de l'air grecque a ramené d'Israël en Grèce, dans la nuit de mercredi à jeudi, 35 activistes. L'appareil transportait 31 Grecs, les derniers qui se trouvaient en Israël, ainsi que trois Français et un Américain, a ajouté la même source.
Dix-huit activistes turcs et un autre irlandais blessés dans le raid de lundi qui a provoqué une indignation internationale, ont été les premiers a arriver à Ankara à bord de trois avions médicalisés. Ils ont immédiatement été admis dans un hôpital.
Puis quelques jeures plus tard, trois avions de la Turkish Airlines (THY), affrétés par l'Etat turc, se sont posés sur l'aéroport international Atatürk d'Istanbul avec à bord 466 activistes, dont une majorité de Turcs, a annoncé le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç qui les attendait sur le tarmac avec d'autres personnalités officielles.
Auparavant un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères avait affirmé à l'AFP que "527 passagers de la flottille ont quitté Israél. La grande majorité d'entre eux ont pris des avions à destination de la Turquie, tandis que les autres ont pris un appareil à l'aéroport Ben Gurion pour la Grèce".
Les trois Airbus de la THY avaient également à bord les corps de neuf activistes, dont quatre Turcs, tués lors du raid israélien. M. Arinç a expliqué que les militants arrivés seraient soumis à "certains tests" à l'Institut de médecine légale d'Istanbul pour vérifier des soupçons d'"intoxication" par les Israéliens. Ces examens seront en outre utilisés par la Turquie "dans la recherche de ses droits découlant du droit international", a-t-il ajouté.
Le gouvernement turc avaient demandé que l'Etat hébreu soit puni pour cette agression survenue en haute mer qu'elle avait qualifié d'"acte pirate" et "barbare".
Seul un Turc, grièvement blessé, est resté à Tel Aviv car il était intransportable, a souligné pour sa part le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu à Ankara. Une vingtaine d'activistes turcs sont déjà rentrés en Turquie.
"Personne n'aurait pensé à une telle chose", a raconté un Turc d'une cinquantaine d'années rentré d'Israël aux caméras de télévision à Istanbul.Cette personne, qui a requis l'anonymat, s'est "étonnée" de la brutalité de l'abordage du Mavi Marmara, battant pavillon turc et le plus gros des six navires de la flottille. C'est sur ce bateau, affrété par une ONG islamiste turque, l'IHH, que se sont produits les affrontements sanglants.
Un millier de personnes environ, rassemblées devant l'aéroport, ont agité des drapeaux turcs et palestiniens et scandé des slogans anti-israéliens.
Plus de 10.000 manifestants s'étaient rassemblées tard dans la soirée sur une place d'Istanbul pour fêter en héros les militants turcs, brûlant des portraits des présidents israélien Shimon Peres et américain Barack Obama. Ils se sont dispersés pour la plupart tard dans la nuit, selon l'agence de presse Anatolie.
Israël a décidé mardi soir d'expulser l'ensemble des quelque 650 activistes. Mercredi le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a menacé Israël de "revoir" les liens bilatéraux, si les 350 activistes Turcs n'étaient pas libérés.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui ne cesse d'attaquer l'Etat hébreu depuis lundi, a affirmé pour sa part qu'Israël pourrait "perdre" l'amitié de son pays lors d'une entretien au téléphone mardi soir avec le président américain Barack Obama. Mardi, M. Erdogan s'en était vivement pris à Israël, qualifiant cette opération de commando de "massacre sanglant". Ankara a aussi rappelé son ambassadeur en Israël.
© La Dernière Heure 2010