Ankara pose ses conditions

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu
Photo : AFP / Amer Hilabi
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le ministre turc des Affaires étrangères affirme que son pays ne normalisera pas ses relations avec Israël tant que celui-ci n'acceptera pas de commission d'enquête indépendante de l'ONU.
À entendre les multiples déclarations des autorités turques, les relations entre la Turquie et Israël risquent de se détériorer davantage.
La dernière déclaration en date provient du ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Celui-ci a affirmé lundi qu'il n'y aurait pas de normalisation des relations entre la Turquie et Israël, si ce pays refuse une commission d'enquête indépendante de l'ONU sur le raid israélien meurtrier sur la flottille d'aide à Gaza.
La veille, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a indiqué dans un discours que son pays continuera à faire pression sur Israël pour une levée du blocus de Gaza.
Gaza « est pour nous une cause historique... Nous nous opposons à ceux qui forcent le peuple de Gaza à vivre dans une prison en plein air », a déclaré M. Erdogan.
Par ailleurs, dimanche, les soldats israéliens ont reçu l'ordre de ne plus se rendre en Turquie dans le cadre de missions militaires ou pour des raisons « privées », a annoncé le bureau de lutte antiterroriste, un organisme dépendant du bureau du premier ministre.
L'interdiction concerne surtout les réservistes qui prévoyaient de passer des vacances en Turquie, l'une des destinations favorites des Israéliens, ces dernières années.
La tension entre les deux pays a provoqué des milliers d'annulations de séjour en Turquie, selon les professionnels du tourisme cités par les médias israéliens.
L'armée turque a par ailleurs publié un document officiel dans lequel Israël est absent de manoeuvres aériennes internationales prévues prochainement au dessus de la Turquie.
Les manoeuvres « Aigle anatolien » auront lieu à partir d'une base de la province de Konya (centre) du 7 au 18 juin, avec la participation, outre de la Turquie, des États-Unis, des Émirats arabes unis, de l'Italie, de l'Espagne et de l'OTAN.
Refus d'enquête

Israël opposera une fin de non-recevoir à la commission d'enquête souhaitée par le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, sur le raid meurtrier des forces israéliennes contre une flottille d'aide humanitaire, lundi dernier, au large de Gaza.
Un rejet catégorique a été exprimé dimanche par l'ambassadeur d'Israël aux États-Unis à une proposition non encore annoncée par l'ONU.
Israël est un État démocratique. Israël a la capacité et le droit d'enquêter par lui-même, de n'être un objet d'enquête pour aucune commission internationale.
L'information sur la proposition de Ban Ki-moon a été révélée dimanche matin par une source israélienne mentionnant le nom de Geoffrey Palmer, l'ancien premier ministre néo-zélandais, comme président. Des représentants d'Israël, des États-Unis et de la Turquie devaient y prendre part.
Le navire attaqué par les Israéliens battait pavillon turc et l'assaut a fait neuf morts.
Selon la même source, le secrétaire général de l'ONU a discuté de la création de cette commission d'enquête avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui devait en débattre dimanche avec son cabinet.
Avec les informations de Agence France-Presse