C'est une triste façon de terminer sa carrière. Surtout à 89 ans. La doyenne des journalistes accrédités à la Maison Blanche, Helen Thomas, ne s'est pas présentée lundi matin à son poste. La raison : Mme Thomas a décidé de prendre sa retraite, après avoir déclaré que les juifs d'Israël devaient "foutre le camp de Palestine".
Dans un entretien accordé au site Rabbilive.com le 27 mai, Mme Thomas a en effet déclaré : "Souvenez-vous que ces gens-là [les Palestiniens] sont occupés et qu'il s'agit de leur terre. Ils [les juifs d'Israël] devraient rentrer chez eux. En Pologne. En Allemagne... Et en Amérique et n'importe où d'ailleurs."
Bien qu'elle ait présenté ses excuses, Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison Blanche, a qualifié les propos d'Helen Thomas de "répréhensibles" et "choquants".
Cette reporter qui a couvert dix présidences n'est désormais plus chroniqueuse pour le groupe de presse Hearst Newspaper ni correspondante accréditée à la Maison Blanche : son employeur a annoncé lundi dans un communiqué que la journaliste, qui avait débuté à l'agence United Press International (UPI) en 1943, prenait sa retraite.
"Je regrette profondément les commentaires que j'ai faits la semaine dernière sur les Israéliens et les Palestiniens, explique-t-elle dans ce communiqué. Ils ne reflètent pas mon sentiment, qui est que la paix viendra au Proche-Orient quand les deux camps reconnaîtront le besoin réciproque de respect et de tolérance. Puisse ce jour venir rapidement."
L'association des correspondants de la Maison Blanche a rendu hommage à une "pionnière" mais s'est dite fortement attristée par ces déclarations.
Pour en savoir plus :
- La carrière en images d'Helen Thomas, sur le Washington Post.
- Les conséquences du départ d'Helen Thomas, sur le Huffington Post.
- Le point de vue du journaliste Dean Reynolds, sur CBS News.
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