Une catastrophe menace Gaza

Prenez note que cet article publié en 2007 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des agences de l'ONU signalent que la population va manquer de vivres d'ici deux semaines si Israël n'assouplit pas davantage son bouclage du territoire palestinien.
Une catastrophe menace les habitants de la bande de Gaza, selon des agences onusiennes. Elles craignent que les réserves alimentaires ne s'épuisent d'ici deux semaines si Israël n'assouplit pas son blocus commercial. En ce moment, les marchandises n'entrent à Gaza que par le point de passage de Kerem Shalom, dont la capacité n'excède pas 15 camions par jour. Les agences de l'ONU réclament la réouverture du passage de Karni.
Le 17 juin, Israël a interdit totalement l'entrée de marchandises dans la bande de Gaza, en réaction à la prise de contrôle du territoire palestinien par les islamistes du Hamas. Jeudi, l'État juif a adouci cette mesure en permettant de nouveau la circulation du matériel médical, des vivres et des denrées de première nécessité, à condition que les importateurs prouvent qu'il s'agit bien de livraisons humanitaires. Israël réagissait ainsi à un avertissement de l'ONU, qui disait craindre une crise grave à Gaza. Le Programme alimentaire mondial (PAM) avait notamment annoncé mercredi que la bande de Gaza risquait de manquer de farine, de riz, d'huile et d'autres denrées d'ici deux à quatre semaines, si Israël n'ouvrait pas ses points de passage frontaliers.
L'ouverture d'un seul passage n'est pas suffisante, ont signalé vendredi des organisations humanitaires. Une agence de l'ONU, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), réclame la réouverture du passage de Karni sans délai. « La réouverture de Karni est cruciale pour prévenir des pénuries de vivres dans les deux semaines », a déclaré Matthias Burchard, représentant de l'UNRWA à Genève. Cette organisation soutient 1 million de réfugiés à Gaza, soit 72 % de la population.
Entre-temps, en dépit du bouclage, Israël a autorisé, vendredi, le passage de 10 camions d'aide humanitaire vers la bande de Gaza. Ils transportaient du lait, des aliments pour animaux et des équipements médicaux fournis par l'Agence américaine pour le développement international (USAID).
Les appuis se multiplient pour le Fatah
Les pays occidentaux ont réaffirmé leur soutien au président palestinien Mahmoud Abbas, du Fatah, défait la semaine dernière par le Hamas dans la bande de Gaza. L'Autorité palestinienne reçoit aussi l'appui d'acteurs régionaux.
Un sommet sur le conflit israélo-palestinien doit se tenir en Égypte lundi. Il se veut un soutien à Mahmoud Abbas et une tentative de rapprochement entre Israël et les Palestiniens. La rencontre réunira, outre M. Abbas, le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, le président égyptien, Hosni Moubarak, et le roi Abdallah de Jordanie. À ce sommet, le président Abbas devrait notamment demander la reprise des négociations de paix avec Israël, comme moyen de faire obstacle à la montée des islamistes du Hamas.
Au lendemain de cette rencontre, des émissaires du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Union européenne, Nations unies et Russie) se réuniront à Jérusalem pour la première fois depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, confirment des diplomates et des responsables israéliens. Ce sera une réunion de travail de haut niveau, à laquelle ne participeront pas directement les Israéliens et les Palestiniens.
À Gaza, Ismaïl Haniyeh, le premier ministre palestinien limogé, issu du Hamas, a assuré, vendredi, que son mouvement ne devait pas être écarté des négociations sur l'avenir du peuple palestinien, ni par le président Abbas ni par la communauté internationale.