Un sommet israélo-arabe en Egypte pour appuyer Mahmoud Abbas

Un sommet israélo-arabe se tient lundi à Charm el-Cheikh, en Egypte, pour soutenir le président palestinien Mahmoud Abbas et son gouvernement, après la prise de pouvoir par les islamistes du Hamas dans la bande de Gaza.

Un sommet israélo-arabe en Egypte pour appuyer Mahmoud Abbas
©AP

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le roi de Jordanie Abdallah II, le président égyptien Hosni Moubarak et M. Abbas participent à ce sommet qui vise, selon le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit, "à donner une impulsion à la relation entre l'Autorité palestinienne et Israël". "Il vise aussi à créer un climat favorable à la relance du processus de paix", selon M. Aboul Gheit. M. Moubarak a réaffirmé samedi son soutien à M. Abbas, condamnant "le coup d'Etat du Hamas contre la légitimité palestinienne". M. Olmert a émis l'espoir que le sommet débouche, avec l'appui des Etats-Unis, sur "la mise en place d'une plate-forme permettant un nouveau départ entre nous et les Palestiniens". C'est la première fois que MM. Abbas et Olmert se rencontrent depuis le 15 avril, après l'annulation d'un entretien prévu pour début juin. Mais selon des analystes, il faudra bien plus que de simples déclarations de soutien à M. Abbas pour renforcer un président palestinien affaibli après le coup de force du Hamas à Gaza.

Les participants au sommet, estiment-ils, doivent prendre des mesures concrètes pour assister l'Autorité palestinienne s'ils veulent qu'elle reprenne le contrôle de l'ensemble des territoires palestiniens. Le Hamas règne en maître dans la bande de Gaza après avoir mis en déroute les forces de sécurité fidèles au Fatah de M. Abbas, durant une semaine de combats qui ont fait 115 morts et des centaines de blessés.

D'après Amr Choubaki, analyste au centre égyptien al-Ahram, l'Egypte veut amener Israël "à faire des gestes forts et concrets pour donner une chance de succès au modèle Abbas en Cisjordanie". "Il faut d'abord faire pression sur Israël mais aussi sur le Fatah pour en finir avec sa corruption qui a fait le lit du Hamas", affirme-t-il. "Si Abbas parvient à mettre fin à la corruption et aux mafias, l'isolement du Hamas, qui va afficher une image de probité et de rigueur islamique, peut payer aux yeux du peuple palestinien", estime-t-il.

M. Aboul Gheit a récemment affirmé que les dirigeants arabes chercheraient à convaincre Israël d'améliorer les conditions de vie des 2,5 millions Palestiniens vivant en Cisjordanie. M. Olmert avait indiqué qu'il était prêt à considérer une levée partielle des 500 barrages routiers de l'armée israélienne en Cisjordanie, qui rendent très difficile tout déplacement des Palestiniens. Toutefois, sa porte-parole Miri Eisin a souligné que le gouvernement ne serait appelé dimanche qu'à prendre une "décision de principe" sur le dégel partiel d'une dette s'élevant à 600 millions de dollars due à l'Autorité palestinienne.

Le Hamas a appelé samedi à des négociations avec le Fatah, proposition aussitôt rejetée par le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina. M. Abbas avait déjà exclu tout dialogue avec les islamistes du Hamas dans un discours très virulent, les qualifiant de "putschistes, meurtriers et terroristes". M. Abbas est attendu en Jordanie pour des discussions dimanche avec le roi Abdallah II avant de se rendre en Egypte.

Le sommet sera l'occasion pour le président palestinien "d'insister pour obtenir la levée totale du siège (israélien) et une action sérieuse pour faire avancer le processus de paix afin de créer un Etat palestinien", d'après M. Abou Roudeina. La mainmise du Hamas sur la bande de Gaza inquiète l'Egypte, frontalière du territoire. La sécurité à la frontière, souvent utilisée pour la contrebande d'armes vers Gaza, a été renforcée.

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