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Crise d’identité chez les islamistes jordaniens

La montée en puissance du Hamas dans les territoires occupés par Israël comme dans la diaspora palestinienne, mise en relief depuis la victoire de ce parti, en janvier 2006, aux élections législatives palestiniennes, a eu ces dernières années d’importantes répercussions sur la vie politique en Jordanie. Tout particulièrement en ce qui concerne les Frères musulmans, la principale force du pays, puisqu’elle a aggravé la détérioration de leurs rapports avec le pouvoir et suscité une crise interne au sein de l’organisation.

Pour M. Abdel Latif Arabiyat, l’un des chefs historiques de la branche jordanienne des Frères musulmans, les révélations des médias sur les affrontements au sein de la direction de son mouvement sont si excessives qu’il les soupçonne de vouloir envenimer la situation. Pourtant, il reconnaît avoir redouté à certains moments une scission entre les deux courants de la confrérie, qualifiés de « colombes » et de « faucons » par la presse.

Cette crise, qui a éclaté à l’été 2009, revêt d’autant plus d’importance qu’elle affecte la principale force politique d’un pays fragile. Ayant perdu la souveraineté sur Jérusalem-Est et la Cisjordanie lors de la guerre de juin 1967, ayant renoncé à récupérer ces territoires et laissé à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) le soin de les revendiquer, la monarchie hachémite sait que son avenir politique dépend de la solution de la question palestinienne. D’autant que sa propre population, un peu plus de 6 millions d’habitants, est divisée : un Jordanien sur deux est un réfugié de Palestine ou un descendant de réfugié.

Née officiellement en 1946, année de l’accession du royaume à l’indépendance, la branche jordanienne des Frères musulmans a longtemps constitué un ferme appui pour la monarchie. En 1970, lorsque les fedayins palestiniens affrontèrent le pouvoir du roi Hussein (Septembre noir), les Frères musulmans choisirent de rester « neutres », et obtinrent en contrepartie plusieurs portefeuilles ministériels. « La confrérie n’était pas une organisation révolutionnaire, elle prônait la stabilité. Avec la montée en puissance des partis nationalistes et de gauche, nous avons conclu une alliance officieuse avec les autorités », reconnaît M. Abdel Latif Arabiyat, lui-même ancien ministre et ex-porte-parole du Parlement jordanien.

Aux élections législatives de 1989, la confrérie a obtenu 22 sièges sur un total de 80, devenant la formation la plus importante au Parlement. Mais l’accord de paix signé entre la Jordanie et Israël en 1994 a accentué sa critique à l’égard du pouvoir, et (...)

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Vicken Cheterian

Journaliste.

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