Avant même la reprise des négociations directes entre responsables israéliens et palestieniens, qui doit commencer officiellement jeudi à Washington, la situation s'est tendue, dimanche 29 août, autour de la question de la colonisation en Cisjordanie.
Selon un responsable israélien, cité lundi par l'AFP sous le couvert de l'anonymat, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, n'a jamais promis aux Etats-Unis la poursuite du gel partiel de la colonisation en Cisjordanie."Nous n'avons présenté aucune proposition aux Américains sur la prolongation du gel (...). Le gouvernement n'a pris aucune nouvelle décision sur cette question", a indiqué ce responsable en citant les propos tenus dimanche par M. Nétanyahou lors d'une réunion des ministres de son parti, le Likoud.
FIN DU MORATOIRE SUR LA COLONISATION EN CISJORDANIE
M. Nétanyahou faisait allusion à l'expiration, le 26 septembre, du moratoire de dix mois sur la construction de logements dans les colonies de Cisjordanie, décrété en novembre 2009 par son gouvernement. Le premier ministre avait ainsi cédé aux pressions de Barack Obama, qui souhaitait relancer les négociations directes gelées depuis décembre 2008. "Nous avons dit que l'avenir des implantations serait discuté lors des échanges sur un accord final avec d'autres questions", aurait ajouté M. Nétanyahou, toujours selon ce responsable.
Jeudi 26 août, plusieurs médias israéliens avaient pourtant assuré que M. Nétanyahou envisageait un "mini-gel" de la colonisation après le 26 septembre, limité aux implantations isolées, afin de rassurer Washington sans s'aliéner le soutien des colons.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a pour sa part de nouveau fait porter dimanche à Israël l'entière responsabilité de l'échec des négociations de paix s'il reprenait la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Interrogé le 23 août sur d'éventuels engagements de l'administration américaine qu'aurait obtenus l'Autorité palestinienne pour une prolongation du moratoire, le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, s'était montré évasif. "Les Américains nous ont dit que si nous entamions les négociations directes, nous serions en meilleure position pour obtenir une extension du moratoire", s'était-il borné à affirmer.
ABBAS ET NÉTANYAHOU MARDI À WASHINGTON
Par ailleurs, la radio militaire a indiqué lundi que "plusieurs milliers" de logements ayant obtenu toutes les autorisations légales nécessaires pourraient commencer à être construits dès le 27 septembre dans 57 colonies, y compris dans des implantations isolées. Seule une prolongation officielle du gel de la part du gouvernement pourrait empêcher ces mises en chantier. Le secrétaire général de La Paix maintenant, un mouvement opposé à la colonisation, Yariv Oppenheimer, a pour sa part affirmé que "le gouvernement israélien [n'avait] aucune intention réelle de parvenir à une solution de deux Etats pour deux peuples".
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait annoncé le 20 août la reprise le 2 septembre à Washington des négociations directes israélo-palestiniennes afin d'aboutir à un accord permanent de paix d'ici un an, avec le feu vert de la Ligue arabe et du Quartet (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU). MM. Nétanyahou et Abbas sont attendus dans la capitale américaine mardi avant d'engager des pourparlers directs, après un dialogue rompu depuis vingt mois.
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