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Un calendrier pour la paix

Poignée de main entre Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas

Poignée de main entre Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas (archives)

Photo : AP/Charles Dharapak

Radio-Canada

Le président palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou sont parvenus à s'entendre sur un engagement lors d'un tête-à-tête à Washington, jeudi.

Cette première journée de la reprise des pourparlers de paix a permis aux dirigeants de planifier une rencontre au Proche-Orient, les 14 et 15 septembre prochains. Ils se réuniront ensuite toutes les deux semaines dans l'année à venir, a annoncé l'émissaire de paix américain pour le Proche-Orient, George Mitchell.

Selon M. Mitchell, ces négociations de paix directes reflètent « la bonne foi et le sérieux » des objectifs poursuivis par les deux dirigeants.

Les États-Unis réitèrent leur soutien

À l'ouverture de ce premier dialogue israélo-palestinien direct en 20 mois, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a remercié MM. Abbas et Nétanyahou pour « leur courage et leur engagement ».

Proche-Orient, l’éternel conflit

Consulter le dossier complet

Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

La chef de la diplomatie américaine a assuré que l'administration Obama était déterminée à trouver un accord d'ici un an. Mme Clinton a affirmé que les États-Unis seront un partenaire de premier plan durant les négociations de paix, mais qu'ils n'imposeront pas de solution au conflit israélo-palestinien.

Le premier ministre israélien a quant à lui encouragé le président de l'Autorité palestinienne, qu'il a appelé « partenaire pour la paix », à reconnaître Israël comme l'État-nation du peuple juif. Selon lui, la paix ne sera possible que si des concessions difficiles sont faites des deux côtés.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et le président palestinien Mahmoud Abbas à l'ouverture des pourparlers de paix à Washington

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et le président palestinien Mahmoud Abbas à l'ouverture des pourparlers de paix à Washington

Photo : AFP / Jewel Samad

De son côté, Mahmoud Abbas a exhorté Israël à mettre fin aux colonies juives en Palestine et à lever le blocus de la bande de Gaza.

Les négociations se font en présence du président de l'Égypte, Hosni Moubarak, et du roi de Jordanie, Abdallah II.

Israël-Palestine, les racines d'un conflit. Consultez notre dossier.

Par ailleurs, le Hamas a menacé jeudi, par voie de communiqué, de poursuivre ses opérations anti-israéliennes en Cisjordanie, malgré la vague d'arrestations de ses sympathisants dans ce territoire menée par les forces de l'Autorité palestinienne en coopération avec Israël.

« Le véritable représentant du peuple palestinien, ce sont les forces de la résistance », a lancé le responsable du Hamas, opposé aux négociations de paix engagées jeudi à Washington.

Mercredi, le président américain Barack Obama a appelé les deux parties à « saisir » l'occasion qui leur est donnée de faire la paix. « Ce moment risque de ne pas se représenter de sitôt », a-t-il soutenu.

De nombreux obstacles malgré un vent d'optimisme

Il n'en reste pas moins qu'un climat de scepticisme entoure la rencontre. Avant même que ne débutent les négociations, qui ont été suspendues en 2008, dans la foulée de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, un profond fossé sépare les positions israéliennes et palestiniennes.

Pour parvenir à une entente, les parties devront trouver une solution à d'épineux problèmes comme la question des réfugiés et le statut de Jérusalem. La partie orientale de la ville a été annexée par Israël, qui la considère comme étant sa capitale indivisible.

La question de l'arrêt de la colonisation israélienne en Cisjordanie demeure également un obstacle de taille. Le moratoire de dix mois décrété par le premier ministre Nétanyahou sur le développement des colonies expirera le 26 septembre prochain. Ces derniers jours, il a répété à plusieurs reprises qu'il n'avait pas l'intention de le prolonger.

Les représentants de l'Autorité palestinienne ont pour leur part averti qu'ils n'hésiteront pas à quitter Washington si Israël autorise de nouveau l'implantation de colonies en Cisjordanie.

Les Américains demeurent positifs et disent voir dans cette rencontre une réelle chance de relancer le processus de paix. « Après 20 mois sans dialogue, après 62 ans de conflit et plusieurs échecs retentissants, l'Amérique croit aujourd'hui à une conjoncture favorable pour une solution à deux États dans le délai imparti d'un an », a déclaré mardi l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell.

La reprise des pourparlers directs avait été annoncée en août dernier.

Les grands rendez-vous israélo-palestiniens

Depuis une vingtaine d'années, les négociations entre les deux parties n'ont jamais mené à la conclusion d'un traité global mettant fin à un conflit qui dure depuis plus de 60 ans.

1993 Accord d'Oslo

Le 13 septembre 1993 à Washington, un accord conduit à la création de l'Autorité palestinienne chargée d'administrer la Cisjordanie et la bande de Gaza, dans le cadre d'une autonomie limitée.

Cet accord a été conclu après plusieurs rencontres secrètes à Oslo.

1997 Accord d'Hébron - 1998 Memorandum de Wye River

Palestiniens et Israéliens parviennent à conclure deux accords. Le premier, le 17 janvier 1997, concerne la ville d'Hébron et conduit au retrait des forces israéliennes de la majeure partie de cette cité de Cisjordanie.

Le 23 octobre 1998, le Mémorandum de Wye River prévoit de nouveaux redéploiements de l'armée israélienne et avance l'année 1999 comme date butoir en vue d'un accord définitif.

2000 Sommet de Camp David

Le président Clinton invite Yasser Arafat et le premier ministre israélien Ehoud Barak à sa résidence de Camp David en juillet 2000.

Après deux semaines d'âpres tractations à l'initiative du président américain Bill Clinton, aucun accord n'est conclu.

Principale point de blocage, le statut de la ville de Jérusalem. Les Israéliens la considèrent comme leur capitale éternelle et les Palestiniens la veulent aussi comme capitale de leur futur État.

2003 La « feuille de route »

Le Quartette des médiateurs internationaux au Proche-Orient établit en avril 2003 une « feuille de route » destinée à rétablir la paix.

Ce document appelle les Palestiniens à renoncer à la violence, demande la reprise de la coopération entre Israël et les Palestiniens en matière de sécurité et exige la fin de la colonisation juive dans les territoires occupés.

Le président américain George Bush organise un sommet avec les premiers ministres israélien et palestinien, Ariel Sharon et Mahmoud Abbas. Les Palestiniens acceptent le document, comme les Israéliens, qui émettent cependant des réserves sur 14 points.

2007 Conférence d'Annapolis

Le président Bush invite le président palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien Ehoud Olmert à Annapolis, dans le Maryland, pour lancer une nouvelle série de négociations de paix.

Abbas et Olmert se rencontrent à plusieurs reprises. Les deux parties disent être parvenues à un accord sur la plupart des grands dossiers, mais les discussions sont interrompues par la chute d'Olmert, chassé du pouvoir en 2009 par des accusations de corruption.

Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters

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