Des pourparlers entre optimisme et menace
Hillary Clinton, Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas à Jérusalem
Photo : AFP / Alex Brandon
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le président palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou ont poursuivi leurs pourparlers de paix mercredi à Jérusalem, pendant que la violence éclatait de nouveau sur le terrain.
MM. Nétanyahou et Abbas se sont entretenus séparément avec la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton avant de tenir une séance tripartite. Ils devaient aborder les enjeux majeurs qui opposent les deux camps afin de faire progresser la négociation.
Les enjeux cruciaux
- La sécurité d'Israël
- Les frontières d'un futur état palestinien
- Le sort des réfugiés palestiniens
- Le statut de Jérusalem
Les deux dirigeants sont entrés dans le vif du sujet en abordant notamment le différend sur les colonies juives de Cisjordanie, sujet litigieux qui menace la poursuite des discussions.
Cette question est d'autant plus délicate et pressante que le moratoire israélien sur la construction de nouveaux logements dans les implantations juives de Cisjordanie expire le 30 septembre prochain.
D'ailleurs, après la rencontre de mercredi, le président palestinien a réitéré sa menace de quitter les négociations de paix avec Israël si la colonisation juive se poursuit.
Benyamin Nétanyahou a déjà fait savoir qu'il ne prolongerait pas le moratoire en vigueur depuis un peu moins de dix mois, mais a laissé entrevoir une possible limitation des futures mises en chantier.
L'optimisme américain
En contrepoint, l'émissaire américain George Mitchell était plutôt optimiste en faisant part de « progrès » sur la question des colonies. Il s'est félicité de voir que les dirigeants « prennent à bras le corps tous les problèmes qui sont au coeur du conflit israélo-palestinien ».
Les Américains estiment que la prolongation du gel de la colonisation serait « logique ». Le président Barack Obama pourrait d'ailleurs intervenir personnellement pour tenter de débloquer l'impasse sur les colonies. La presse israélienne évoque un déplacement de M. Nétanyahou à Washington en début de semaine prochaine pour y rencontrer de hauts responsables américains.
Ils [Mahmoud Abbas et Benyamin Nétanyahou] entrent dans le vif du sujet et ont commencé à aborder les questions clés dans des discussions en face à face [...] Je crois qu'ils sont sérieux dans leur volonté de conclure un accord. Le temps est venu pour cela et ils sont les dirigeants que les États-Unis soutiendront pour prendre les décisions difficiles.
Des pourparlers trilatéraux avaient eu lieu mardi à Charm el-Cheikh, en Égypte. L'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, avait indiqué que les deux parties avançaient dans la bonne direction, sans fournir plus de détails.
Le diplomate américain a souligné qu'Israéliens et Palestiniens comptaient toujours conclure un accord de paix dans un délai d'un an, objectif qu'ils s'étaient fixé à l'annonce, le 2 septembre à Washington, de la relance de leurs pourparlers de paix directs après 20 mois de suspension.
Une nouvelle rencontre entre les équipes de négociateurs est prévue la semaine prochaine. Elle aura pour but de préparer le terrain à de nouveaux entretiens entre les dirigeants.
Sur fond de violence
Les négociations ont repris sur fond de regain de violence. Un Palestinien est mort, mercredi, lors d'un raid aérien israélien dans la bande de Gaza. Plusieurs raids aériens israéliens ont visé des tunnels de contrebande, près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, dans lesquels deux autres Palestiniens auraient été blessés. L'armée israélienne confirme avoir visé un tunnel, précisant qu'il était géré par le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.
Depuis dimanche, huit engins explosifs ont été tirés de Gaza contre Israël, sans faire ni victime ni dégâts, selon l'armée israélienne.
La frontière entre Israël et Gaza est, depuis dimanche soir, le théâtre d'échanges de tirs qui ont fait trois morts et plusieurs blessés palestiniens. L'armée israélienne a reconnu avoir tué par erreur un nonagénaire et un adolescent lors d'un de ces accrochages.
Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters