La question de la colonisation juive en Cisjordanie continue de tendre la situation au Proche-Orient. Jeudi 16 septembre, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a conclu deux jours de négociations israélo-palestiniennes sans avoir réglé ce sujet épineux, alors que les appels se multiplient pour une prolongation du moratoire sur la construction de logements dans les colonies.
Mme Clinton, partie en Jordanie après un dernier entretien avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah (Cisjordanie), a indiqué "espérer" la prolongation du moratoire de dix mois, décrété en novembre 2009 par Israël, et qui s'achève à la fin du mois. Selon un haut responsable palestinien, Washington aurait demandé à Israël trois mois supplémentaires. Hillary Clinton a par ailleurs estimé jeudi après-midi à Amman que le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, comme M. Abbas, "peuvent prendre les décisions difficiles nécessaires pour résoudre tous les […] problèmes d'ici un an".
Les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne ont également appelé à "une extension du moratoire décidé par Israël". Ils ont jugé "indispensable que les parties s'abstiennent d'actions qui pourraient affecter négativement le cours des négociations", réitérant également leur demande d'un "arrêt complet de toute violence".
Le président égyptien Hosni Moubarak a lui aussi suggéré d'"arrêter la colonisation durant trois ou quatre mois". "Que représentent trois ou quatre mois en vue de faire avancer les négociations et en vue de parvenir à un accord de paix dans trois ou six mois ?" a-t-il souligné dans un entretien pour la télévision israélienne, jugeant le premier ministre israélien "capable de prendre cette décision difficile".
"SI LA CONSTRUCTION SE POURSUIT, JE CESSERAIS LES NÉGOCIATIONS"
"Si la construction dans les colonies se poursuit, je cesserais les négociations", a averti mercredi M. Abbas, après que le premier ministre israélien lui eut affirmé que la construction allait reprendre, lors d'une rencontre à Jérusalem en présence de Mme Clinton. Selon un diplomate, M. Abbas aurait donné la priorité au tracé des frontières tandis que M. Nétanyahou souhaiterait aborder en priorité les mesures à prendre pour assurer la sécurité d'Israël.
Les "profondes divergences" apparues au cours des discussions à Charm El-Cheikh (Egypte) mardi, puis à Jérusalem mercredi, "n'ont pu être comblées" malgré la médiation américaine, a indiqué un autre responsable palestinien. Selon lui, la proposition américaine de prolonger le moratoire de trois mois viserait à donner le temps aux deux parties de s'entendre sur les frontières, en vue de "cesser la colonisation sur le territoire du futur Etat palestinien".
Interrogé sur cette idée, le bureau de M. Nétanyahou a indiqué ne "faire aucun commentaire sur le contenu des négociations", ajoutant qu'il n'y avait eu "aucun changement sur la position du premier ministre". Le premier ministre israélien a évoqué un juste milieu entre le renouvellement du moratoire, auquel il se refuse, et une reprise illimitée de la construction dans les colonies. La prochaine rencontre entre les équipes de négociateurs israéliens et palestiniens est prévue la semaine prochaine.
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