Violences à Jérusalem-Est

Le minaret de la mosquée al-Bustan, dans le quartier de Silwan
Photo : AFP / Ahmad Gharabli
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Au moins 10 personnes sont blessées à Jérusalem-Est après la mort d'un Palestinien tué par un vigile employé par des colons, au moment où la question de la colonisation en Cisjordanie menace de faire dérailler les négociations israélo-palestiniennes.
Au moment où la question de la colonisation en Cisjordanie menace de faire dérailler les négociations israélo-palestiniennes, au moins 10 personnes ont été blessées mercredi, à Jérusalem-Est, après qu'un Palestinien a été tué par un vigile employé par des colons à Silwan. C'est là que des familles de colons juifs se sont installées au milieu de 12 000 Palestiniens.
« Un vigile chargé de protéger les résidents juifs du quartier a ouvert le feu avec son pistolet après avoir été attaqué dans sa voiture à coups de pierres », a indiqué le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld.
De son côté, la radio militaire israélienne a rapporté que deux couteaux et un tournevis ont été retrouvés sur le corps de la victime, Samir Serhan, âgé d'une trentaine d'années.
Tandis que des affrontements sporadiques avaient lieu à Jérusalem-Est, la police israélienne est intervenue en après-midi sur l'esplanade des Mosquées, lieu saint de l'islam, à la suite de « jets de pierres » de jeunes Palestiniens en direction du mur des Lamentations. Les autorités ont indiqué ne pas avoir eu recours à des « moyens de dispersion d'émeute ».
Réagissant à la mort du Palestinien à Silwan, l'Autorité palestinienne a condamné « des mesures destructrices qui contrecarrent le programme de la paix ».
« Continuer à installer des colons lourdement armés au coeur des quartiers palestiniens aboutit à des provocations et à des violences quotidiennes contre des Palestiniens désarmés et sans défense », a soutenu le porte-parole du gouvernement, Ghassan Khatib, par voie de communiqué.
Pour sa part, le Hamas, opposé aux pourparlers de paix, a soutenu que cette mort « révèle les intentions malfaisantes du gouvernement d'occupation qui utilise la poursuite des négociations pour couvrir ses crimes ».
Mardi, le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Union européenne, ONU et Russie) a exhorté le gouvernement israélien à prolonger le moratoire sur la construction dans les colonies de Cisjordanie, qui expire à la fin du mois. Ce gel ne concerne pas Jérusalem-Est.
« Les dix prochains jours seront décisifs et détermineront le sort des négociations directes », a affirmé mardi le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina.
Le gouvernement israélien n'a toujours pas l'intention de prolonger le moratoire, mais a indiqué qu'il souhaitait une reprise limitée de la colonisation.
M. Abbas a prévenu lundi qu'il ne « négocierait pas un seul jour de plus si la colonisation reprend ».
La communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion par Israël du secteur oriental de Jérusalem, occupé depuis la guerre de juin 1967.
Israël a proclamé Jérusalem sa capitale « éternelle et unifiée », alors que les Palestiniens veulent faire de la partie orientale de la ville la capitale de leur futur État.