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PROCHE-ORIENT

Gel des colonies : de quoi s'agit-il ?

À New York, Israéliens et Palestiniens tentent de trouver un compromis sur le gel des colonies. Le moratoire décrété en novembre, expire le 26 septembre. Quelles sont les colonies concernées, et quels sont les scénarios pour la suite ?

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Combien de colonies ?

Le moratoire de dix mois décrété par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, sous pression américaine, a porté sur les implantations de Cisjordanie. Selon les chiffres officiels, plus de 300 000 Israéliens y sont établis. Il s’agit de 121 colonies et d’une centaine d’"avant-postes" illégaux. D'après les statistiques officielles, le moratoire de dix mois décrété en novembre 2009 a été respecté : les constructions étaient au nombre de 5 au cours des deux premiers trimestres de l'année 2010, contre 1 788 pour l’année 2009.

Quels territoires ne sont pas concernés par le gel ?

Les milliers de chantiers engagés avant le 25 novembre 2009, date du début du gel, sont exclus de la politique de moratoire. De même que la construction de bâtiments publics, comme les écoles et les synagogues.

Le gel ne porte pas non plus sur Jérusalem-Est, où vivent plus de 180 000 Israéliens. D’ailleurs, en mars 2010, Israël a donné son feu vert à la construction de 1 600 logements supplémentaires dans les quartiers colonisés de la ville. Cette mesure a déclenché une crise diplomatique avec Washington.

Qu’impliquerait la levée du gel ?

La carte satellite des colonies et des implantations israéliennes illégales, proposée et mise à jour par l'ONG "Americans for Peace New".
La carte satellite des colonies et des implantations israéliennes illégales, proposée et mise à jour par l'ONG "Americans for Peace New".

D’après l’ONG "La Paix Maintenant", des milliers de logements pourront être érigés dès le mois d’octobre, sans avoir à obtenir des autorisations spéciales du gouvernement. "Des permis de construire ont été octroyés pour au moins 2 066 logements dont les fondations sont déjà prêtes, et des centaines d'autres, dont les fondations n'ont pas encore été construites, pourront être érigés dès la fin du gel". Par ailleurs, "au moins 11 000 autres logements dont la construction a été entérinée pourront être bâtis sans autre approbation gouvernementale, dont 5 000 dans des implantations isolées".

Cette ONG a d’ailleurs créé une application iPhone et iPad qui permet de voir sur Googlemap l’étendue des implantations, et sera "mise à jour constamment pour refléter les moments forts de l'actualité", promet l’organisation "La Paix Maintenant" basée aux États-Unis. "Nous espérons que cette application révolutionnera le débat sur la colonisation de la Cisjordanie et mettra fin aux polémiques et à la désinformation".

Quand commence-t-on à parler des colonies ?

Dès la fin de la guerre israélo-arabe de juin 1967, dite "guerre des Six Jours", à l’issue de laquelle Israël conquiert Jérusalem-Est, la bande de Gaza et la Cisjordanie ; une première colonie juive "Kfar Etzion" est érigée dans le sud de Jérusalem. Dix ans plus tard, Menahem Begin place sous législation israélienne la bande de Gaza et la Cisjordanie. Il existe alors 31 colonies, fortes de 4 400 habitants, en dehors de Jérusalem-Est.

Première mesure de gel de la colonisation en 1992

Ce moratoire est décrété par le Premier ministre Yitzhak Rabin. Quatre ans plus tard, son successeur Benjamin Netanyahou y met un terme. Le ministre des Affaires étrangères, Ariel Sharon, encourage même les colons à "s'emparer des collines" de Cisjordanie, dans un discours d’août 1998.

En mai 1999, lorsque le travailliste Ehud Barak arrive au pouvoir, près de 180 000 colons résident dans 123 implantations de Cisjordanie et de Gaza. Avec l’arrivée d’Ariel Sharon au gouvernement en mars 2001, la colonisation en Cisjordanie est favorisée sous forme d’"avant-postes" illégaux.

Premier retrait unilatéral des colonies en 2005

En septembre 2005, Israël se retire de façon unilatérale de la bande de Gaza, y compris des 21 implantations où vivaient 8 000 colons. Quatre colonies dans le nord de la Cisjordanie sont également démantelées. Ce retrait unilatéral prouve, aux yeux des Palestiniens, que la colonisation est un problème qui peut être résolu par la volonté politique.

La colonisation se poursuit cependant en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, où le maire de la ville a annoncé en 2008 la construction de près de 2 500 logements.

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