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La fin du moratoire pèse sur le dialogue israélo-palestinien

Le président palestinien Mahmoud Abbas (le second en partant de la droite) a dénoncé samedi la «mentalité d'expansion et de domination» d'Israël. AP

Benyamin Nétanyahou appelle Mahmoud Abbas à poursuivre les négociations de paix, malgré la fin du moratoire sur la colonisation. Le président de l'Autorité palestinienne se prononcera en octobre sur la pousuite des négociations.

Le processus de paix survivra-t-il à la fin du moratoire sur la colonisation ? Dimanche soir, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a appelé Mahmoud Abbas à poursuivre le dialogue, alors que le chef palestinien continue de réclamer un gel des constructions, comme le demandent également les États-Unis.

Dans un communiqué envoyé dans la nuit, ne faisant aucune mention de l'expiration, à minuit, du moratoire de dix mois décrété le 25 novembre dernier sur les implantations de Cisjordanie occupée, Benyamin Nétanyahou a dit souhaiter que Mahmoud Abbas «continue à mener les pourparlers bons et honnêtes que nous venons de lancer pour tenter de parvenir à un accord de paix historique entre nos deux peuples».

Après avoir déclaré samedi à l'ONU qu'Israël devait choisir «entre la paix et la poursuite de la colonisation», le président de l'Autorité palestinienne avait réaffirmé un peu plus tôt dans la journée, lors de sa visite à Paris, que les négociations de paix seraient «une perte de temps» si Israël ne prolongeait pas son moratoire.

Les Palestiniens ne se prononceront pas officiellement sur la poursuite des négociations de paix avec Israël avant le 4 octobre, a déclaré lundi à Paris Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président Mahmoud Abbas. «Ce jour-là, le président Abbas consultera les pays arabes et reviendra devant la direction palestinienne pour prendre la bonne décision, pour rendre la bonne réponse», a-t-il ajouté. Mahmoud Abbas devait tenir une conférence de presse commune avec Nicolas Sarkozy lundi en début d'après-midi.

Un entretien avec Hillary Clinton

Afin de sauver le processus de paix, la communauté internationale continue de demander expressément à Benyamin Nétanyahou de prolonger le gel des constructions. Dans le cadre de contacts diplomatiques «intensifs», le premier ministre israélien s'est entretenu ces dernières heures avec le président égyptien Hosni Moubarak, le roi Abdallah II de Jordanie, la secrétaire d'État Hillary Clinton et des membres de l'administration américaine, selon le communiqué.

L'administration Obama, notamment, n'a pas relâché sa pression pour empêcher l'effondrement prématuré des pourparlers israélo-palestiniens, moins d'un mois après leur lancement à Washington. A l'issue du moratoire, elle a réitéré sa demandé à Israël de maintenir le gel de la construction, soulignant que la position américaine à ce sujet n'a «pas changé». «Nous restons concentrés sur l'objectif de faire progresser les négociations vers une solution à deux États et nous encourageons les parties à faire des gestes constructifs dans ce sens», a précisé le porte-parole du département d'État, PJ Crowley.

Nétanyahou appelle les colons à la retenue

Sans même attendre l'expiration officielle du moratoire, des militants de la colonisation ont symboliquement repris la construction afin de célébrer la fin du gel. Un gel partiel, qui ne concernait pas les milliers de chantiers déjà engagés, ni les constructions de bâtiments publics (écoles, synagogues, bains rituels etc.), ni Jérusalem-Est.

Ainsi, quelques dizaines de colons et militants d'extrême droite venus avec un bulldozer ont symboliquement jeté les fondations d'une crèche dans l'implantation voisine de Kiryat Netafim. Selon la radio publique, les mises en chantier de plus de 1.500 logements, ayant obtenu tous les permis nécessaires des autorités israéliennes, peuvent commencer «immédiatement».

Benyamin Nétanyahou a néanmoins appelé les colons à «faire preuve de retenue et de responsabilité», et souhaité que le redémarrage des constructions ne soit pas trop visible. «Nous revenons à la normale et à la construction mais nous respecterons la demande du premier ministre», a répondu David Haivri, président du conseil régional de Samarie. «La mission du sionisme est de construire sur la terre d'Israël et nous allons reprendre cette mission dès ce soir», a affirmé Danny Dayan, le dirigeant de Yesha, la principale organisation des colons de Cisjordanie, lors d'une manifestation dans l'implantation de Revava.

Sur le terrain, une Israélienne a été légèrement blessée dimanche soir près d'Hébron, au sud de la Cisjordanie, lorsque le véhicule dans lequel elle circulait a essuyé des tirs, non loin de l'endroit où quatre colons ont été tués par balle il y a près d'un mois.

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