Après l'expiration du moratoire sur la colonisation en Israël, le futur des négociations israélo-palestiniennes semble à nouveau compromis. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré à Paris que les Palestiniens se prononceront officiellement sur la question après une réunion de la Ligue arabe, le 4 octobre. M. Abbas avait indiqué que toute négociation directe serait une "perte de temps" si Israël ne prolongeait pas son moratoire d'au moins trois mois. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a résisté aux pressions intenses des Etats-Unis et de la communauté internationale en refusant un tel geste.
"UN DILEMME"
Le président français, Nicolas Sarkozy, le gouvernement britannique et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, ont publiquement regretté la non-reconduction du moratoire israélien (Lire "Pour Sarkozy, la colonisation israélienne 'doit cesser'"). Les Etats-Unis, quant à eux, ont reconnu qu'ils étaient face à "un dilemme [qu'il faut] résoudre", selon l'expression du porte-parole du département d'Etat, P. J. Crowley. Washington a également tenu à saluer la "retenue" de Mahmoud Abbas sur ce dossier.
Le futur du nouveau cycle de pourparlers directs entre les deux camps dépend plus que jamais des efforts diplomatiques actuellement en cours dans la région. A l'heure actuelle, aucune session de discussions directes entre Israéliens et Palestiniens n'est programmée pour le moment. George Mitchell, émissaire de l'administration Obama au Proche-Orient, est en contact avec des responsables israéliens et palestiniens, et une délégation américaine de rang intermédiaire se rendra cette semaine sur place, selon le département d'Etat.
Dans le cadre de contacts diplomatiques qualifiés d'"intensifs", M. Nétanyahou s'est entretenu ces dernières heures avec la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, des membres de l'administration américaine, le président égyptien, Hosni Moubarak, le roi Abdallah II de Jordanie et le président français. M. Sarkozy a avancé l'idée d'une implication de l'Europe et de l'Union pour la Méditerranée dans le processus de négociation, tout en soulignant que "rien ne sera résolu sans un engagement fort des Américains".
RETOUR DES BULLDOZERS
A peine le moratoire expiré, dimanche, les travaux de construction ont commencé dans des colonies de Cisjordanie occupée, mais encore à une échelle modeste. Des bulldozers s'activaient notamment dans l'implantation d'Adam, dans le nord de la Cisjordanie, où une trentaine de logements doivent être construits. Les travaux doivent reprendre dans huit autres colonies, dont Kiryat Arba, qui jouxte la ville de Hébron, située dans le sud du territoire.
"La mission du sionisme est de construire sur la terre d'Israël et nous allons reprendre cette mission dès ce soir", a affirmé Danny Dayan, le dirigeant de Yesha, la principale organisation des colons de Cisjordanie, pendant une manifestation dans l'implantation de Revava. "Nous revenons à la normale et à la construction, mais nous respecterons la demande du premier ministre", a indiqué David Haivri, président du conseil régional de Samarie, dans le nord de la Cisjordanie. Le bureau de Benyamin Nétanyahou a donné son accord au redémarrage de la construction à condition qu'elle ne soit pas trop visible, ont affirmé sous le couvert de l'anonymat des sources parmi les colons.
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