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OL : la Terre promise pour sauver Puel

Les supporteurs lyonnaisdu virage nordont réclaméla démission de Claude Puel, banderoleà l'appui, samedi soirà Gerland. REUTERS

Vainqueurs du derby 1 à 0, les Verts enfoncent Lyon et leur entraîneur, condamnés au succès mercredi en Israël dans le cadre de la Ligue des champions.

Le troisième hold-up perpétré en vingt-quatre heures à Lyon -mais cette fois sans violence- risque de traumatiser durablement les admirateurs d'un Olympique Lyonnais dont les rugissements ressemblent de plus en plus à des plaintes. Des gémissements justifiés car Saint-Étienne, le voisin honni, a remporté samedi soir son premier derby depuis le 6 avril 1994 (3-0), qui plus est contre le cours du jeu, consolidant au passage sa place de leader de la Ligue 1.

Un braquage étayé par le septième but de Dimitri Payet, meilleur réalisateur du championnat, sur un coup franc certes magnifique mais sanctionnant une faute imaginaire de Källström vue uniquement par l'arbitre, Antony Gautier, par ailleurs frappé de cécité sur une main de Loïc Perrin contrariant dans la surface de réparation une volée de Dejan Lovren.

Les incohérences de l'homme en noir ajoutées aux maladresses des Lyonnais, dominateurs avec la manière sans toutefois être récompensés (trois tirs sur les montants sans oublier deux frappes repoussées sur la ligne de but de Jérémie Janot par… Payet), plongent donc le onze rhodanien dans les eaux troubles du classement (19e et relégable) et la plus grande incertitude.

«Un grand entraîneur qui a un palmarès»

L'équipe référence du football hexagonal du début de siècle, qui s'envolera cet après-midi pour Israël où elle affrontera l'Hapöel Tel-Aviv après-demain en Ligue des champions, doit-elle licencier son technicien Claude Puel? Autrement dit, doit-elle céder à l'électrochoc souvent utilisé par les dirigeants désireux de faire rebondir tout club mal classé?

L'entraîneur stéphanois, Christophe Galtier, abat la carte de la solidarité. «Je sais ce que peut éprouver Claude Puel, un grand entraîneur qui a un palmarès. On ne méritait pas de gagner, mais on a eu la réussite qu'on n'avait pas l'an passé, lorsque nous étions dans le trou. Lyon, qui a un beau potentiel, doit rebondir. Seulement la chance accompagne toujours le groupe qui est dans une bonne dynamique.»

Puel, dont l'équipe a retrouvé face aux Stéphanois fond de jeu, vitesse et technique, se veut opiniâtre. «Rien ne tourne dans le bon sens mais je suis content d'avoir enfin vu l'OL à son vrai niveau. Si nous renouvelons ce type de prestation, nous ne perdrons pas souvent. Hélas, le début de saison n'est pas évident. Quant à mon licenciement, vous êtes suffisamment habiles pour traiter ce sujet…»

L'action chute en bourse

Le patron de l'OL, Jean-Michel Aulas, y a répondu après avoir tenté de calmer, au pied du virage nord, la centaine de supporteurs des Bad Gones qui réclamaient la démission de son entraîneur, banderoles à l'appui. «Le limoger après un match de cette qualité me paraît injuste. Les grands clubs sont ceux qui évitent les réactions intempestives. Dans ma vie entrepreneuriale ou sportive, j'ai pour habitude d'être humain. Claude (Puel) est la cible prioritaire des médias car nous sommes dans une spirale s'apparentant aux jeux du cirque. Nous avons un match capital à Tel-Aviv mercredi. Or, quand on est en retard sur un objectif, il faut faire en sorte d'être en avance sur l'autre. On ne peut rien faire à court terme, si ce n'est avoir enfin des résultats...»

Bref il est urgent d'attendre, d'autant qu'un licenciement de l'entraîneur aux pouvoirs élargis dès son arrivée en juin 2008, et auquel il reste un an et demi de contrat, pourrait coûter jusqu'à 8 millions d'euros d'indemnités au club. L'OL Groupe, dont l'action cotait 24 euros lors de son introduction en Bourse le 8 février 2007 est tombée à 6,94 euros à son dernier cours, n'a pas besoin de cela…

La perte des trophées du club depuis la prise du pouvoir de Puel ferait sérieusement réfléchir Aulas, qui dressera un bilan fin octobre avant de trancher. D'ici là, Lyon, où Yoann Gourcuff (acheté 22 M€) n'arrive pas à se transformer en chef d'orchestre, aura affronté Nancy, Lille et Arles-Avignon. Du temps pour alimenter les rumeurs plus ou moins fantaisistes des venues d'Éric Gerets (sous contrat avec le Maroc), de Leonardo, des Français Denoueix et… Domenech, ou, plutôt, de solutions internes autour de Rémy Garde et Bruno Genesio.

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