Une bouture du marronnier que l'adolescente juive Anne Frank observait depuis sa cachette à Amsterdam et qu'elle avait décrit dans son journal avant d'être déportée en 1944, a été plantée lundi 27 septembre à Montréal. L'arbrisseau, d'une vingtaine de centimètre de haut, a été mis en terre dans le jardin du Centre commémoratif de l'Holocauste de la métropole québécoise, l'une des douze cités nord-américaines devant recevoir un extrait du célèbre arbre. Un autre rejeton du marronnier d'Anne Frank doit notamment être planté à Washington, dans le jardin de la Maison Blanche.
Montréal est l'unique ville canadienne à recevoir une telle bouture. "Il s'agit là d'un grand honneur pour nous puisque peu de villes au monde recevront un tel arbrisseau", a déclaré dans un communiqué Michael Vineberg, philanthrope montréalais à l'origine du projet. "Le choix prend tout son sens", a-t-il ajouté, du fait que Montréal a accueilli le troisième contingent de survivants de l'Holocauste, après Israël et New York.
Anne Frank avait évoqué le marronnier à plusieurs reprises dans son journal, l'un des ouvrages les plus lus au monde, rédigé alors qu'elle se cachait des nazis avec sa famille durant la seconde guerre mondiale, dans une annexe située à l'arrière des locaux de la société de son père. Les membres de la famille Frank et les quatre autres Juifs qui les avaient rejoints dans leur cachette avaient été dénoncés et arrêtés le 4 août 1944 puis envoyés dans des camps de concentration. Anne Frank est morte en 1945 au camp de Bergen-Belsen (nord de l'Allemagne).
Le marronnier, qui mesurait plus de 20 mètres de haut, était âgé de cent soixante à cent quatre-vingts ans lorsqu'il est tombé à la fin août par des bourrasques de vent. Mais, comme "cela faisait plusieurs années que l'on savait que l'arbre était malade", il avait déjà été prévu de distribuer douze boutures en Amérique du Nord, a déclaré à l'AFP la porte-parole du Centre commémoratif de l'Holocauste de Montréal, Audrey Licop.
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