Netanyahu confirme une rencontre avec Abbas le mois prochain
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé mardi qu'il rencontrerait le président palestinien Mahmoud Abbas le mois prochain à Paris, soulignant que la poursuite des négociations de paix étaient "essentielles".Netanyahu désavoue le discours de Lieberman à l'ONU Edito: Pas réaliste, et pourtantColonies: Abbas veut un moratoire "tant qu'il y aura des négociations"
- Publié le 28-09-2010 à 18h17
- Mis à jour le 28-09-2010 à 21h54
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé mardi qu'il rencontrerait le président palestinien Mahmoud Abbas le mois prochain à Paris, soulignant que la poursuite des négociations de paix étaient "essentielles".
Dans un communiqué publié par son bureau, M. Netanyahu a précisé que le chef du gouvernement avait eu des conversations téléphoniques avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et le président français Nicolas Sarkozy, et avait accepté une invitation de ce dernier à se rendre à Paris "en octobre" pour y rencontrer le chef de l'Autorité palestinienne.
"J'espère que mes discussions bénéfiques avec Abou Mazen (le surnom de M. Abbas) vont continuer. C'est essentiel", souligne le communiqué.
"Je crois de tout mon coeur qu'il est à notre portée de parvenir à un accord-cadre (sur un règlement du conflit) d'ici un an et transformer l'histoire du Proche-Orient", a poursuivi M. Netanyahu.
Plus tôt dans la journée, M. Sarkozy avait annoncé la venue en octobre à Paris de Mahmoud Abbas, Benyamin Netanyahu et du président égyptien Hosni Moubarak pour préparer le sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM), prévu fin novembre.
Aucune date n'a été avancée.
Les négociations directes, relancées le 2 septembre à Washington, semblent menacées par la reprise lundi de la construction dans des colonies de Cisjordanie occupée après l'expiration d'un moratoire de dix mois.
Les Palestiniens, qui réclament un "arrêt total" de la colonisation pour continuer à négocier, réservent leur réponse sur l'avenir des pourparlers de paix jusqu'à une réunion de la Ligue arabe programmée le 4 octobre.
Abbas: "Israël portera la responsabilité d'un échec du dialogue"
Israël portera la responsabilité de l'échec si les négociations de paix capotent à cause de la reprise de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie, a estimé mardi le président palestinien Mahmoud Abbas à l'issue d'une tournée à New York et à Paris.
"Celui qui décide de continuer à construire des colonies et leur fournit aide et protection est celui qui décide de stopper les négociations", a déclaré à l'AFP le chef de l'Autorité palestinienne à bord du vol qui le ramenait de Paris à Amman.
"Mais nous sommes toujours déterminés à voir la réussite de négociations sérieuses et sincères", a-t-il ajouté.
La construction a recommencé dans des colonies de Cisjordanie occupée lundi après l'expiration d'un moratoire de dix mois, qu'Israël a décidé de ne pas prolonger malgré d'intenses pressions internationales.
Mais les Palestiniens, qui réclament un "arrêt total" de la colonisation pour continuer à négocier, réservent leur réponse sur l'avenir des pourparlers de paix jusqu'à une réunion de la Ligue arabe programmée le 4 octobre.
M. Abbas a précisé qu'il prononcerait un "discours très important" à cette occasion dans lequel il annoncerait des "décisions historiques".
La communauté internationale, Etats-Unis en tête, a déploré la décision israélienne de ne pas prolonger le gel partiel de la colonisation.
Le chef de la diplomatie israélienne provoque un couac à la tribune de l'ONU
Le chef de la diplomatie israélienne, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman a appelé mardi, depuis la tribune de l'ONU, à un accord intermédiaire avec les Palestiniens, contredisant totalement la position du chef du gouvernement israélien Benyamin Nétanyahou, qui s'est immédiatement désolidarisé de ces déclarations.
Le chef du gouvernement israélien ambitionne pour sa part d'aboutir à un accord final et global d'ici un an.
"La teneur du discours du chef de la diplomatie à l'ONU n'a pas été coordonnée avec le Premier ministre", ont fait savoir les services de ce dernier dans un communiqué, renvoyant le ministre extrémiste dans les cordes.
"C'est le Premier ministre Benyamin Nétanyahou qui dirige les négociations politiques au nom de l'Etat d'Israël. Les divers sujets de l'accord de paix seront discutés et fixés autour de la table de négociations uniquement, et nulle part ailleurs", ajoute le communiqué.
Devant l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, Avigdor Lieberman avait réclamé une solution "en deux étapes", estimant que les "problèmes émotionnels" -soit le manque de confiance- entre Israéliens et Palestiniens ne pourraient être résolus avant l'arrivée d'une nouvelle génération et qu'il faudrait un accord "intermédiaire à long terme, qui pourrait prendre quelques décennies".
Il avait également remis en cause le principe directeur de "territoires contre la paix", jugeant qu'il devrait plutôt s'agir d'échange de territoire afin de "mieux refléter les réalités démographiques".
Pendant son discours, deux diplomates palestiniens ont quitté la salle.
Avigdor Lieberman dirige Yisrael Beitenu, parti ultranationaliste deuxième parti de la coalition gouvernementale dirigée par Nétanyahou. Il est également colon de Cisjordanie.
Invité de marque ce matin sur Twizz Radio dans le rendez-vous de Jean-Pierre Elkabbach d'Europe 1. Le président de l’Autorité palestinienne s'exprimait quelques heures après son appel à Israël pour la prolongation du moratoire sur les colonisations en Cisjordanie. Un moratoire qu'il a souhaité aussi long que dureront les négociations.
Les négociations qui se sont ouvertes début septembre sont "une occasion historique pour le peuple palestinien et israélien. Si nous laissons passer cette occasion, je ne sais pas quand elle se représentera. C'est pour cela que je suis inquiet", a insisté Mahmoud Abbas.
Face aux pressions exercées dans les territoires palestiniens par le Hamas, Mahmoud Abbas a redit sur Europe 1 sa détermination. "En tant qu'autorité palestinienne, nous avons affirmé aux Israéliens et aux Américains, et je le redis maintenant, que la sécurité dans les territoires palestiniens ne sera pas liée aux négociations", a-t-il répété.
Retour de Mitchell, Netanyahu fait le gros dos aux critiques internationales
L'émissaire spécial américain George Mitchell est de retour mardi à Jérusalem pour tenter de sauver les négociations israélo-palestiniennes tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu garde un profil bas face aux critiques internationales.
M. Mitchell doit rencontrer mardi soir le ministre israélien de la Défense Ehud Barak à Tel-Aviv et mercredi M. Netanyahu à Jérusalem, selon des responsables israéliens.
Il s'entretiendra jeudi avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie) pour tenter de maintenir sur les rails le processus de paix menacé par le refus dimanche de M. Netanyahu de prolonger le gel partiel de la construction de logements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie.
Depuis cette décision, M. Netanyahu a maintenu un profil médiatique très bas, se bornant à un seul communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi.
Selon la radio militaire, M. Netanyahu s'abstient de toute attaque contre Mahmoud Abbas pour éviter de donner à ce dernier une raison supplémentaire de rompre des négociations directes, relancées le 2 septembre après 20 mois d'interruption.
Un haut diplomate anonyme, cité par la même radio, a affirmé que plusieurs ambassadeurs israéliens auraient lancé des mises en garde sur les conséquences de l'isolement d'Israël dans le monde.
"Israël risque de payer un prix élevé à la suite de la reprise de la construction dans les colonies", s'est inquiété ce diplomate. Selon lui, le message d'Israël "ne passe pas".
"Personne dans le monde ne comprend la position d'Israël qui consiste à affirmer que l'on peut négocier tout en reprenant les constructions dans les colonies", a-t-il dit, selon la radio.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Ygal Palmor a assuré que "le tableau est plus nuancé".
"Il faut se garder de toute simplification. L'important est que toutes les forces impliquées dans les efforts de paix poursuivent leurs efforts pour faire aboutir ces négociations", a souligné le porte-parole.
De son côté, le président Abbas a réaffirmé mardi en France qu'il voulait un moratoire pour la colonisation "tant qu'il y aura des négociations" de paix.
"Nous demandons le moratoire tant qu'il y aura des négociations parce que tant qu'il y a des négociations, il y a de l'espoir", a-t-il affirmé.
Lors d'une conférence de presse lundi avec le président français Nicolas Sarkozy, Mahmoud Abbas avait souhaité que M. Netanyahu "prolonge de trois ou quatre mois" le gel de la colonisation.
La construction a recommencé dans plusieurs colonies de Cisjordanie lundi après l'expiration d'un moratoire de dix mois, que les Israéliens ont décidé de ne pas prolonger. A la suite de cette décision, les Palestiniens ont réservé leur réponse sur l'avenir des pourparlers de paix jusqu'à une réunion de la Ligue arabe programmée le 4 octobre.
"Nous ne voulons pas arrêter ces négociations, mais si la colonisation se poursuit, nous serons obligés de les arrêter", a répété mardi le chef de l'Autorité palestinienne. M. Netanyahu "doit savoir que la paix est plus importante que la colonisation", a-t-il insisté.
Côté israélien, M. Netanyahu s'est entretenu par téléphone avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton lundi soir, a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley.
M. Crowley a également déclaré que les Etats-Unis étaient "déçus" de la fin du gel des constructions dans les colonies, mais restaient "concentrés sur les objectifs à long terme" de parvenir à la paix dans la région via des négociations directes.
Enfin, 87 des 100 sénateurs américains ont pressé lundi Barack Obama de tout faire pour convaincre Mahmoud Abbas de ne pas quitter les négociations de paix avec Israël, en dépit de la fin du moratoire qui a suscité également la déception des Européens et de l'ONU.
Dix ans après l'Intifada, les Palestiniens entre soulèvement et négociations
Dix ans après le début de la deuxième Intifada, les Palestiniens se retrouvent confrontés à la double impasse du soulèvement et du processus de paix qui n'ont abouti ni l'un ni l'autre à la création de l'Etat promis.
Le 28 septembre 2000, la visite critiquée du chef de la droite israélienne Ariel Sharon sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est provoquait des heurts entre Palestiniens et forces israéliennes, deux mois après l'échec du sommet de Camp David (Etats-Unis), convoqué pour parvenir à un règlement final du conflit israélo-palestinien.
La première Intifada avait éclaté en 1987 dans un camp de réfugiés de Gaza et débouché sur les accords d'Oslo, pour se clore symboliquement le 13 septembre 1993 par la poignée de mains historique à la Maison Blanche entre le dirigeant palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin.
"L'Intifada d'Al-Aqsa" -- du nom d'une mosquée de l'esplanade -- n'a pas de date de fin officielle.
Mais l'annonce conjointe de l'arrêt des violences le 8 février 2005 par Mahmoud Abbas, successeur du défunt Yasser Arafat, et d'Ariel Sharon, devenu Premier ministre, en marque l'épilogue.
En près de cinq ans, quelque 4.700 personnes ont péri, dont près de 80% de Palestiniens.
Depuis, les appels épisodiques à une troisième Intifada relèvent essentiellement de l'incantation, d'autant que la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie et le retrait israélien de Gaza ont réduit le périmètre de confrontation.
"Nous avons essayé l'Intifada, cela nous a causé beaucoup de tort", a déclaré Mahmoud Abbas au quotidien arabe Al-Hayat.
"Nos mains blessées sont encore capables de tendre une branche d'olivier", a-t-il assuré samedi devant l'Assemblée générale des Nations unies, en allusion au discours de Yasser Arafat à cette tribune en 1974, qui s'était présenté "tenant le rameau d'olivier et le fusil du révolutionnaire".
"Ne laissez pas le rameau tomber de ma main", avait-il lancé.
"Nous devrions être prêts à la lutte armée, ou au moins au soulèvement", a affirmé à l'AFP Hossam Khader, ancien député palestinien, emprisonné cinq ans par Israël pour appartenance à un groupe armé, les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa.
"Tout ce qu'il nous reste maintenant pour libérer la Palestine, c'est une centaine de sympathisants du monde entier qui manifestent pacifiquement à Bilin, Nilin, Iraq Burin", a-t-il relevé, en référence aux villages où se déroulent des rassemblements contre la barrière israélienne.
"Comment pourrions-nous affronter les +bulldozers+ Lieberman, Netanyahu et Barak? Comment pourrions-nous arrêter leurs bulldozers sur le terrain?", a-t-il ajouté, alors que se profilait la fin du moratoire sur la colonisation en Cisjordanie.
"Nous avons désarmé les fedayine" (combattants palestiniens), a déploré Hossam Khader, "peut-être parce que les fusils ont été très mal utilisés pendant l'Intifada".
Les armes à feu, puis les ceintures d'explosifs et les roquettes avaient supplanté les pierres, emblématiques de la précédente Intifada.
"Le peuple palestinien poursuivra la lutte tant que durera l'occupation", a estimé Marwan Barghouthi, un des dirigeants du Fatah emprisonné en Israël, dans une interview publiée mardi, jugeant néanmoins "prématuré de parler d'une nouvelle Intifada".
Selon un récent sondage, 53% des Palestiniens préfèrent les négociations à la lutte armée, contre 25% de l'avis opposé, mais une majorité (55,7%) n'attend rien des actuels pourparlers.
"Les Palestiniens ordinaires ne s'y intéressent pas parce qu'ils savent que rien ne sortira de ces discussions", confirme Abou Ahmad, ancien chef d'un groupe armé intégré dans la Sécurité palestinienne, "mais malgré des milliers de martyrs, de blessés et de prisonniers, l'Intifada d'Al-Aqsa n'a mis fin ni à l'occupation ni à la colonisation".
Conclure un accord de paix israélo-palestinien peut prendre des "décennies" (Lieberman)
La conclusion d'un accord de paix entre Israël et les Palestiniens risque de prendre plusieurs décennies et nécessite de régler d'abord la question iranienne, a estimé mardi devant l'ONU le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.
"Nous devons nous concentrer sur un accord intermédiaire à long terme (avec les Palestiniens), quelque chose qui pourrait prendre quelques décennies", avant d'être conclu, a-t-il dit dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies.
"Dans la recherche d'un accord durable avec les Palestiniens, nous devons traiter les vraies racines du conflit qui vont subsister pour de nombreuses années", a-t-il ajouté.
"Il faut comprendre que d'abord, la question iranienne doit être résolue", a-t-il dit.
Netanyahu déclare que les pourparlers doivent se poursuivre
Benjamin Netanyahu a estimé mardi que les pourparlers de paix directs devaient se poursuivre, confirmant qu'il rencontrerait le président palestinien Mahmoud Abbas lors d'un sommet à Paris en octobre.
Dans un communiqué diffusé par ses services, le Premier ministre israélien a fait savoir qu'il s'était entretenu au téléphone avec le président français Nicolas Sarkozy et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.
"Je crois de tout mon coeur que nous pourrons aboutir à un accord-cadre d'ici un an qui changera l'histoire au Proche-Orient", a-t-il dit.
Au chef de l'Etat français, il a déclaré qu'il acceptait son invitation à rencontrer Mahmoud Abbas à Paris en octobre. La date du sommet suggéré par Nicolas Sarkozy n'a pas encore été rendue publique.
L'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, doit rencontrer mercredi le chef du gouvernement israélien ainsi que le président de l'Autorité palestinienne dans les jours qui viennent.
A Washington, un haut responsable américain a répété sous le couvert de l'anonymat que les Etats-Unis n'avaient pas perdu espoir de sauver le processus de paix, mal en point après l'expiration, ce week-end, du moratoire israélien sur les constructions nouvelles dans les colonies juives de Cisjordanie.
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EXCLU - Mahmoud Abbas est "inquiet"
envoyé par Europe1fr. - L'info video en direct.